Les ponts fixes et ponts-canaux

Les ponts fixes en pierre, brique, bois ou métal, construits sur des culées maçonnées, sont plus onéreux et plus longs à mettre en œuvre que les ponts-levis. Pour réduire les coûts, le directeur général des Ponts-et-Chaussées préconise dès 1809 de limiter les portées en bannissant les chemins de halage du dessous des ponts. Cette décision ne facilite pas le travail des mariniers qui perdent du temps à chaque franchissement. À la fin du XIXe siècle, on y remédie par la reconstruction de nombreux ponts intégrant les chemins. Une multitude de petits ponts, appelés parfois ponceaux, sont également élevés aux abords du canal pour franchir des cours d’eau (comme l’Auron et la Rampenne de part et d’autre de l’écluse de Messire-Jacques à Bourges), des rigoles ou les contre-fossés drainant l’eau des terres adjacentes.

Lorsque le canal franchit à son tour des dépressions ou des cours d’eau, il emprunte des ponts-canaux, remarquables ouvrages d’art, dont quatre sont situés dans le département du Cher (La Queune à Épineuil-le-Fleuriel, La Croix près d’Ainay-le-Vieill, La Tranchasse près de Saint-Amand, un pont disparu à Marseilles-lès-Aubigny). Les ingénieurs doivent faire face à des difficultés techniques pour étanchéifier les cuvettes en étudiant la qualité des mortiers et en ayant recours à plusieurs procédés, de l’enduit de bitume à la feuille de plomb. Conçues pour le passage d’un seul bateau, les cuvettes de 2,70 m de large sont élargies dans la seconde moitié du XIXe siècle pour permettre le croisement de deux embarcations.

Les trois ponts de pierre de la tranchée d’Augy

Si l’original pont Batardeau ou de l’Ormeau est constitué de trois arches dont deux latérales pour les chemins de halage, les ponts d’Arnon et de la Gare enjambent canal et chemins par une grande arche unique en anse de panier ou en plein-cintre.

Pont Batardeau ou de l’Ormeau côté ouest (la partie orientale est détruite). DADP18, F. Lauginie.
Pont Batardeau ou de l’Ormeau côté ouest (la partie orientale est détruite). DADP18, F. Lauginie.
Pont d’Arnon, DADP18, F. Lauginie.
Pont d’Arnon, DADP18, F. Lauginie.
Pont d’Augy ou de la Gare, DADP18, F. Lauginie.
Pont d’Augy ou de la Gare, DADP18, F. Lauginie.
AD du Cher, 3 S 1208.
AD du Cher, 3 S 1208.
AD du Cher, 3 S 1208.
AD du Cher, 3 S 1208.

Projet de pont fixe à construire dans l’emplacement du pont-levis du Ragon au Chautay, plans, coupes et élévations, dressés par André Joseph Regnard, ingénieur ordinaire, et présenté par Eugène Belliotte, ingénieur en chef de la 1re division du canal, puis par Hyppolite d’Haranguier de Quincerot, ingénieur en chef directeur du canal de Berry, en 1846 (AD du Cher, 3 S 1208).

Le tracé du nouveau pont est inscrit en rouge sur le pont-levis. Des culées en maçonnerie et une voûte surbaissée en brique et ciment permettent de placer des banquettes de halages et d’obtenir une hauteur suffisante pour laisser passer les bateaux.

AD du Cher, 3 S 1212.
AD du Cher, 3 S 1212.
AD du Cher, 3 S 1212.
AD du Cher, 3 S 1212.

Reconstruction du pont de La Guerche pour la traversée du canal, plans, coupes et élévations dressés par Frédéric Vincent Chabas, ingénieur ordinaire, le 20 février 1852 (AD du Cher, 3 S 1212).

De même type que le pont du Chautay, avec ses garde-corps métalliques de part et d’autre du tablier, le pont de La Guerche a été construit par l’entrepreneur Gariel qui a également travaillé pour le canal de la Sauldre.

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