Bourges, sélection de maisons

Bourges, sélection de maisons

Le paysage urbain de Bourges évolue sans cesse selon les époques. Les neuf maisons présentées ici et classées par ordre chronologique ont été choisies pour leur intérêt historique ou architectural, montrant un bref panorama de la production bâtie de Bourges depuis le 13e siècle. 

Maison dite des Trousseaux
Maison dite des Trousseaux

ADRESSE : 2 place Clamecy

DATATION : 13e siècle ; 15e siècle                       

COMMENTAIRE HISTORIQUE : Cette maison est un rare exemple d'édifice civil à usage domestique de l'époque romane. Un registre de cens de l'abbaye de Saint-Hippolyte mentionne, entre 1288 et 1299, le grand cellier ou chesal de la veuve de Macé Trousseau. Par la suite, la maison fut comprise dans des constructions plus vastes, au milieu du 15e siècle. Le bâtiment présente un rez-de-chaussée percé de quatre baies au nord et d'une grande arcade placée au 15e siècle. Le premier étage est percé de baies géminées à chapiteaux sculptés.

DESCRIPTION : façade en pierre de taille, appareil assisé et autres murs en moellons assisés. Construction du milieu du 12e mais murs est sud et ouest refaits au 15e. Moellons, pierre de taille, tuile plate, toit en croupe

STATUT JURIDIQUE : propriété privée

PROTECTION : 1975/07/28, inscrit MH

Maison Colladon
Maison Colladon

ADRESSE : 10 bis rue des Beaux-arts

DATATION : 13e siècle ; 15e siècle ; 16e siècle ; 17e siècle           

COMMENTAIRE HISTORIQUE : La maison appartenait au 16e siècle à la famille Colladon, de religion protestante. 

DESCRIPTION Elle se compose de deux corps de logis. Celui qui se trouve sur la rue comprend, en sous-sol, une grande salle voûtée à deux travées séparées par des colonnes centrales. Cette salle date du 13e siècle. Au premier, une salle ouvrait à cette même époque sur la rue par trois ouvertures en ogives avec tympan plein et colonnette centrale. Ces ogives venaient retomber sur des jambages formés par un faisceau de colonnettes. Au dessus, des fenêtres du 15e siècle sont ouvertes dans le pignon aigu. Au deuxième étage reste une cheminée du 13e siècle. Le bâtiment sur cour a subi au 16e des transformations. Il s'ouvre par une porte Renaissance à pilastres et frise sculptée. Deux ouvertures à meneaux possèdent des moulures qui accusent le milieu du 16e siècle. L'intérieur conserve un décor du 18e siècle. Alors que les façades du 17e ont été masquées par des constructions sans autre intérêt que leur nécessité commerciale. 

REMARQUE : Le portail Renaissance sculpté est remarquable (reculé à l'alignement), tout comme le pignon sur rue. 

STATUT JURIDIQUE : propriété privée

PROTECTION : 1928/02/17, inscrit MH

Maison Trousseau
Maison Trousseau

ADRESSE : 5 rue Joyeuse

DATATION : 2e moitié 15e siècle                

COMMENTAIRE HISTORIQUE : Cette maison porte les armes d'Artaud Trousseau et de Marie de Saint-Palais, dame de Mareuil. La façade a conservé une porte d'entrée avec moulures, surmontée d'un tympan armorié dont les armes ont été buchées. L'écu est porté par deux aigles affrontés. Au-dessus se trouvent une fenêtre et deux ouvertures à meneaux. L'intérieur conserve l'escalier en vis ainsi que deux salles avec cheminées moulurées.

DESCRIPTION : Les parties du 15e siècle comprenant la façade sur cour perpendiculaire à la rue à droite en entrant dans la cour, la façade en retour parallèle à la rue et les deux cheminées du premier étage

STATUT JURIDIQUE : propriété privée

PROTECTION : 1928/02/17, inscrit MH

Maison de Bienaimé Georges
Maison de Bienaimé Georges

ADRESSE : 50 rue Bourbonnoux

DATATION : 1494 ; 17e ; 19e

COMMENTAIRE HISTORIQUE: Cette maison était celle de Bienaimé Georges, maître d'hôtel et Intendant des Bâtiments de Jeanne de France, duchesse de Berry, et échevin. Il surveilla la construction du couvent de l'Annonciade et édifia, pour lui, cette maison qui porte la date de 1494. Il reste un fragment de façade gothique comprenant, au rez-de-chaussée et au premier étage, une grande et une petite ouverture accolées. Elles s'ornent d'un arc en accolade garni de crochets et prolongé par deux tiges de chardon. A cet arc s'ajoute des quadrilobes flamboyants. Deux culs de lampe du premier étage sont sculptés d'un personnage. L'escalier date du 17e siècle. La façade antérieure est reconstruite au 19e siècle à la suite d'un incendie.

DESCRIPTION : Monogrammes de Bienaimé Georges et de Marie Sallat, sa première épouse, de part et d'autre de l'écu du mariage. Quatrain de vers formant l'anagramme de Bienaimé Georges au dessus de l'écu. 

calcaire ; pierre de taille ;  tuile plate ; ardoise ; sous-sol ; 1 étage carré ; étage de comble ; toit à longs pans brisés ; demi-croupe ; noue.

STATUT JURIDIQUE : propriété privée

PROTECTION : 1928/06/25, classé MH partiellement

Maison dite Pelvoysin
Maison dite Pelvoysin

ADRESSE : 15 rue Pelvoysin

DATATION : 1er quart 16e siècle               

COMMENTAIRE HISTORIQUE : Cette maison de commerce a été construite entre 1513 et 1515 pour Etienne Jaupitre, bourgeois et marchand drapier à Bourges. Elle est attribuée à l'architecte Guillaume Pelvoysin. 

DESCRIPTION : pierre de taille ; ardoise

C'est une maison importante, avec pignon sur rue, comportant un rez-de-chaussée et deux étages, dont les fenêtres sont ornées de sculptures très proches de celles de l'Hôtel Dieu et de l'hôtel Cujas, que la tradition attribue à l'architecte Pelvoysin. Sa maison a une façade avec tourelle sur cour. Au fond de celle-ci, un très curieux logis à un étage en pan de bois, comporte une entrée sous une tourelle d'escalier, dont le mur d'échiffre forme un linteau circulaire en plan. De très belles cheminées existent dans les salles du rez-de-chaussée, des premier et second étages, mais deux d'entre elles ne sont pas d'origine, l'une provenant de la maison Heurtault (rue Paradis), et l'autre du Prieuré de Plaimpied. 

STATUT JURIDIQUE : propriété privée

PROTECTION : 1910/12/12, classé MH

Maison dite de Pastoureau
Maison dite de Pastoureau

ADRESSE : 25 rue d'Auron ; 1 rue Fernault

DATATION :  1565      

COMMENTAIRE HISTORIQUE : Edifice lié à Bernard Pastoureau et bâti entre 1565 et 1569, au moment où la cité est ravagée par les troupes huguenotes. Un parement en pierre de taille est plaqué sur la structure médiévale de la maison. Cette construction unit les ornements venus d'Italie et les formes françaises. Tentative d'architecture maniériste dans une ville médiévale, en grande partie reconstruite en pan de bois après l'incendie de 1487. 

DESCRIPTIONCette maison est l'une des rares réalisations de la période de transition entre la Renaissance et l'architecture classique du règne d'Henri IV, avec ses pilastres à refends, ses lucarnes ornées de frontons et balustres datés de 1569. Son pignon très aigu, garni de pots à feu cache une charpente qui est un modèle de construction par étages du 17e siècle.

REMARQUE : maison monumentale, très impressionnante par ses volumes.

STATUT JURIDIQUE : propriété d'une société privée

PROTECTION : 2004/06/17, inscrit MH

Maison
Maison

ADRESSE : 3-5 rue Bourbonnoux

DATATION : 16e

DESCRIPTION : Façade sculptée, pierre de taille.

REMARQUE :

Décors gothique et Renaissance qui persistent, mêlés d'éléments classiques.

STATUT JURIDIQUE : propriété privée

Maison
Maison

ADRESSE : Voltaire (rue) 14 ; Neuve-des-Bouchers (rue) 11

DATATION : 1763 ; 1880

COMMENTAIRE HISTORIQUE : L'ancien décor de marbre du choeur de l'église Saint-Pierre-le-marché, a été remonté dans le jardin de cette maison. Cette propriété occupe un espace de terrain qui appartenait, avant la Révolution, au grand jardin du couvent des religieuses de Saint-Laurent. Cette parcelle fut acquise en 1869 par le peintre Alphonse Joseph Charmeil. Sur une portion du terrain, il fit construire le portique destiné à recevoir les marbres, vendus par le curé et la fabrique. L'édicule adopte un plan trapézoïdal reprenant la disposition absidiale à trois pans du choeur de l'église. Chaque panneau est rythmé par deux pilastres à chapiteau ionique. Un entablement de même style couronne le tout. Les emplacements des deux tableaux de Saint-Pierre et Saint-Paul qui ornaient primitivement les panneaux latéraux entre les pilastres, sont occupés par des glaces. Dans la partie centrale, qui abritait le tableau de la Cène, ont été plaqués une porte et les anciens éléments du couronnement. Le marché pour la réalisation de ce décor date de 1760. La dorure des chapiteaux, réalisée en 1763, subsiste à l'état fragmentaire. 

DESCRIPTION : pierre de taille ; bois ; enduit ; ardoise

REMARQUE : La porte sculptée visible depuis la rue.

STATUT JURIDIQUE : propriété privée

PROTECTION : 2007/12/13, inscrit MH

Observatoire astronomique et météorologique de l'abbé Louis-Théophile Moreux
Observatoire astronomique et météorologique de l'abbé Louis-Théophile Moreux

ADRESSE : 22 rue Ranchot

DATATION : 1907

COMMENTAIRE HISTORIQUE : L'abbé Théophile Moreux, figure célèbre dès la fin du 19ème siècle, est le fondateur de l'observatoire astronomique et météorologique privé de Bourges. Son observatoire, construit sur ses plans et financé sur ses propres ressources, fut terminé en 1909. Si l'édifice a disparu à la mort de l'abbé, il en reste néanmoins une construction empreinte de références à l'art islamique. La coupole se situait sur la terrasse crénelée d'une tour d'aspect compact. Les façades blanchies à la chaux étaient couvertes de décors en céramique et percées de baies jumelées. A ce jour, il ne reste aucune trace de la coupole et de la lunette astronomique. Cependant, l'observatoire demeure la seule construction de ce type en Berry au 19e et début du 20e siècles préfigurant la naissance, en 1956, de la Station de radioastronomie de Nançay, dans le Cher. Cet observatoire représente un jalon non négligeable dans l'histoire de l'astronomie en France, sous la Troisième république. 

DESCRIPTION : pierre de taille ; ardoise

REMARQUE : Les signes du Zodiaque représentés sur la façade.

STATUT JURIDIQUE : propriété privée

PROTECTION : 2010/07/20, inscrit MH

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