Aqueducs et barrages
Pour répondre à la préoccupation première des ingénieurs, l’alimentation en eau et la régulation du débit du canal, des aqueducs et barrages sont progressivement édifiés le long de son parcours.
Les aqueducs sont des petits canaux conduisant l’eau vers le canal, appelés dans ce cas rigoles d’alimentation, ou hors du canal, à la suite des déversoirs qui évacuent le trop-plein. Afin d’éviter les évaporations et renforcer leur étanchéité, ils sont la plupart du temps souterrains et maçonnés, couverts de simples dalles de pierre ou voûtés. Ils n’ont rien de comparable avec les ouvrages romains monumentaux et ils ne peuvent être confondus avec les ponts-canaux qui portent le canal de Berry en lui-même !
La pierre de taille mise en œuvre en parement, en tête des aqueducs, est remplacée par des moellons smillés sur toute la longueur de l’ouvrage, c’est-à-dire des moellons dégrossis à la smille (marteau à deux pointes employés par les tailleurs de pierre dure aux XIXe et XXe siècles).
Les barrages mobiles à aiguilles (pièces de bois verticales) qui permettent de canaliser le Cher entre Noyers-sur-Cher et Tours ne se retrouvent pas sur le territoire du département. En revanche, il existe des barrages à poutrelles insérées dans des rainures taillées dans les maçonneries et des barrages à vannes de bois ou de métal, séparées par des piles semblables à celles d’un pont, les premiers étant généralement plus modestes que les seconds. Toujours implantés dans une voie d’eau situées aux abords du canal, ils servent à bloquer et à détourner le cours naturel pour constituer une prise d’eau destinée à l’alimentation du canal. Les systèmes de vannes ou d’empellements utilisés pour les barrages sont également employés aux départs (têtes d’amont) ou aux débouchés (têtes d’aval) des aqueducs pour contrôler les débits.
En arrivant à Vierzon, le canal entrait dans le lit de l’Yèvre avant de rejoindre le Cher via une écluse construite à la confluence des deux cours d’eau. Un barrage de soutien d’étiage est élevé à l’embouchure de l’Yèvre pour augmenter le débit naturel de la rivière, trop faible, par un débit supplémentaire alimenté par la retenue d’eau. Bien qu’automatisé, le barrage a conservé l’essentiel de sa structure d’origine avec ses piles maçonnées séparant des systèmes de vannes (initialement en bois avec fourchettes métalliques) et supportant une passerelle de traversée.