Le pont-canal et la double écluse de la Queune
À Épineuil-le-Fleuriel, la dénivellation du terrain oblige le canal à emprunter deux écluses successives dont l’écluse supérieure aboutit encore à un pont-canal de deux arches qui enjambent La Queugne (ou La Queune). Cette rivière a d’ailleurs été déviée au préalable de la construction pour optimiser le chantier qui débute en 1829. Le sens de circulation des bateaux alternait toutes les heures puis toutes les deux heures avant que la cuvette ne soit élargie pour permettre leur croisement en 1886. Le temps de passage, réduit, étant encore de 20 minutes, la destruction d’une des écluses est envisagée en 1887. Ce projet est abandonné et les maçonneries sont entièrement reprises en 1896 ; 42 bateaux par jour et en moyenne passaient par le pont-canal au cours des étés de la fin du XIXe siècle.
Le plan général du pont-canal de La Queune « composé de deux arches de chacune 7 m d’ouverture (...) entre Vallon et Grandfond, avec deux écluses à sas accolés de chacune 2,60 m de chute et d’un pont à établir sur les murs de fuite de l’écluse inférieure » présente nettement les deux sas d'écluse successifs et l'emplacement du pont (AD du Cher, DDE 62). Le lit de la Queune suit un tracé différent de son cours actuel : il passe par l'écluse haute projetée. Une déviation de la Queune est dessinée, exactement sous le pont-canal. Les ingénieurs étudient le terrain pour adapter les ouvrages d'art aux dénivellations mais ils modifient et transforment aussi le terrain pour y construire leurs ouvrages.
Plan, coupes et élévation du pont-canal de La Queune pour l’élargissement de la cuvette et la restauration des anciennes maçonneries, dessinés par Pierre Étienne Asselin, ingénieur ordinaire, le 22 septembre 1865, et présentés par Frédéric Vincent Chabas, ingénieur en chef, le 26 septembre suivant (AD du Cher, 3 S 864 Bis 2).