Les ponts mobiles
ponts-levis, ponts oscillants et...
De nombreux ponts sont édifiés pour traverser le canal dont une centaine de pont-levis en bois à flèches sur les sites à faible dénivellation. Les flèches étaient reliées au tablier par des chaînes et fixées à un portique par des charnières permettant le mouvement de bascule et la levée du tablier. À l’extrémité opposée, d’autres chaînes et une boîte en tôle contenant des poids en fonte facilitaient la manœuvre des charretiers ou mariniers. Pour accélérer leur passage, dès la seconde moitié du XIXe siècle, certains ponts-levis sont remplacés par des ponts fixes. Le déclassement accentue ce phénomène avec la construction de ponts bas entravant la navigation. Aujourd’hui, seule la structure du pont-levis de Mennetou-sur-Cher est conservée (au-dessus d’un tablier de béton construit en 1955) même si des restitutions ont été proposées à Saint-Amand (de Marigny) et Marseilles-lès-Aubigny. Quelques ponts-levis disparus en métal sont également connus par les archives à Ainay-le-Vieil, Drevant, Saint-Amand et Bourges avec le très soigné pont du Beugnon.
Certains ponts fixes d’origine, qui n’enjambaient pas les chemins de halage et obligeaient le détachement des ânes qui tiraient les bateaux, ont, au contraire, été remplacés par des ponts oscillants métalliques sans flèches et actionnés par un levier.
À Vierzon-Forges, un pont-levant supportait une voie de chemin de fer au ras de l’eau. Son tablier montait à l’horizontale grâce à quatre treuils et des contrepoids installés sur une structure métallique. Une ancienne carte postale confond ce mécanisme avec celui du pont-transbordeur qui fonctionne avec une nacelle suspendue à un chariot roulant sous le tablier d’une rive à l’autre.
Les dessins à l’encre et au lavis sur papier du pont métallique du Beugnon, en fonte et en fer, sont très complets. Chaque pièce est précisément et soigneusement représentée jusqu’aux différents boulons d’assemblage. Malheureusement, l’auteur et la date d’exécution ne sont pas mentionnés. On peut toutefois estimer une datation dans les années 1850, avant l’écroulement du pont en 1862. Cet événement et le projet de percement d’une nouvelle rue (actuel boulevard de l’Industrie), porté par la ville de Bourges, entraînent une reconstruction totale de l’ouvrage, environ 50 m en aval. La maçonnerie du nouveau pont-levis en bois est alors conçue pour soutenir un pont fixe dans un second temps.