Coke en stock

Dès son ouverture, le transport du charbon et de ses dérivés (coke, houille) de Commentry et du minerai de fer berrichon capte l’essentiel du fret sur le canal de Berry (2/3 des volumes de marchandises en 1880 sur la branche Montluçon-Marseilles-les-Aubigny).

Article extrait du Journal du Cher, du 10 novembre 1842, évoquant lors de l’ouverture du canal de Berry les perspectives de développement pour l’industrie. AD du Cher, Br 4°188.
Article extrait du Journal du Cher, du 10 novembre 1842, évoquant lors de l’ouverture du canal de Berry les perspectives de développement pour l’industrie. AD du Cher, Br 4°188.

Grâce à la construction et à la mise en eau en 1838 du canal latéral de la Loire, une jonction est réalisée à Marseilles-lès-Aubigny, permettant la liaison avec les régions industrielles voisines. Cette connexion permet d’alimenter les forges de Fourchambault, et, par le canal du Centre, les sites industriels de Montceau-les-Mines et du Creusot.

Le port du canal de Berry, à Saint-Amand-Montrond. AD du Cher, 5 Fi Saint-Amand-Montrond 46.
Le port du canal de Berry, à Saint-Amand-Montrond. AD du Cher, 5 Fi Saint-Amand-Montrond 46.
Usines et bassin du canal à Montluçon, au début du XXe siècle. AD de l’Allier.
Usines et bassin du canal à Montluçon, au début du XXe siècle. AD de l’Allier.

Les débouchés commerciaux s’étendent également vers l’ouest et les chantiers navals de l’Atlantique, par le Cher canalisé et la Loire, mais surtout vers le nord et le bassin parisien, par la Seine, pour écouler engrais, produits agricoles et matériaux de construction.

Le trafic s’accroît au fur et à mesure de la mise en service des différentes sections, on compte 320 bateaux sur le canal en 1841 et 890 en 1865. Cette fréquentation ne fait que croître jusqu’au début du XXe siècle. Plus de 280 000 tonnes de marchandises circulent sur le canal en 1863, près du double 50 ans plus tard. La navigation sur le canal de Berry et le canal latéral de la Loire est alors, de loin, la plus importante de tous les canaux de la région.

Ce trafic est toutefois très dépendant de la production locale de minerai de fer et de houille. À la fin du XIXe siècle, les perspectives commerciales s’assombrissent en raison de la généralisation du procédé Thomas dans la sidérurgie, qui rend le fer du Berry moins attractif, et surtout de l’épuisement précoce des mines de charbon de Commentry.

Tableau représentant les flux commerciaux sur le canal de Berry en 1863, dressés par l’ingénieur en chef Chabas, Châlon-sur-Saône, chez Landa, 1re feuille. AD du Cher, 3 S non coté.
Tableau représentant les flux commerciaux sur le canal de Berry en 1863, dressés par l’ingénieur en chef Chabas, Châlon-sur-Saône, chez Landa, 1re feuille. AD du Cher, 3 S non coté.
Tableau représentant les flux commerciaux sur le canal de Berry en 1863, dressés par l’ingénieur en chef Chabas, Châlon-sur-Saône, chez Landa, 2e feuille. AD du Cher, 3 S non coté.
Tableau représentant les flux commerciaux sur le canal de Berry en 1863, dressés par l’ingénieur en chef Chabas, Châlon-sur-Saône, chez Landa, 2e feuille. AD du Cher, 3 S non coté.
Le charbon de Commentry
Vue extraite d’une gravure illustrant l’exploitation des mines de Commentry dans les années 1840. AD de l’Allier.
Vue extraite d’une gravure illustrant l’exploitation des mines de Commentry dans les années 1840. AD de l’Allier.

L’exploitation industrielle à ciel ouvert du charbon dans la région de Commentry commence au début du XIXe siècle. Nicolas Rambourg, maître de forges de la forêt de Tronçais, devient concessionnaire des mines en 1821. Il fonde alors avec Louis Boigues, propriétaire des forges de Fourchambault, une importante société métallurgique, exploitant plusieurs usines comme celles de Montluçon ou de Torteron. Ville minière, Commentry connaît une croissance rapide, le canal de Berry assure ses débouchés lointains et la fourniture de bois nécessaire à l’exploitation des puits. Pour relier le site à Montluçon et au canal, on construit un des premiers chemins de fer industriels dès 1842, avec une traction hippomobile jusqu'en 1854.

La production atteint son apogée en 1875, avec l’extraction de 588 000 tonnes de charbon, ce qui achève d’épuiser le gisement. C’est ensuite le déclin jusqu’en 1911, année de fermeture des mines.

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