Les relevés de Thévenot et Chédin
À la demande de Barthélemy Juillien, Étienne Thévenot et Félix Chédin réalisent des relevés précis des verrières préalables à leur restauration. Essentiellement conservés à la Médiathèque du Patrimoine et de la Photographie, ces documents sont de précieux témoignages de l’état des vitraux au milieu du XIXe siècle et des méthodes de travail des deux hommes.
Sur place, Chédin commence par réaliser un frotti et tracer au crayon sur papier japon et à taille réelle : le réseau de plomb, les grisailles, les manques laissés en réserve et signalés par des croix, les casses indiquées par des traits à l’encre rouge.
Envoyés à l’atelier de Clermont, ces dessins sont repris par Thévenot pour dresser un relevé aquarellé rendant aux verres leurs couleurs (s’y retrouvent les manques en réserve et les casses en rouge) puis une proposition de restauration indiquant les plombs à changer en bleu et restituant les grisailles lacunaires. Le verrier s’inspire du style des personnages et des drapés préservés ainsi que des scènes décrites et gravées dans la Monographie de Charles Cahier et Arthur Martin.
Les deux premiers relevés permettent d’identifier des interventions précédentes (« bouche-trous », réemplois, verres incolores ou colorés sans grisaille…) que Thévenot a supprimées pour reconstituer l’état originel et homogène des vitraux du XIIIe siècle. Ce choix de restauration correspond à l’idéal recherché au XIXe siècle. Thévenot prend soin de conserver le maximum de verres anciens brisés en utilisant des plombs de casse, au lieu de poser des verres neufs.
Étiquetés et signés, les relevés sont adressés à l’administration centrale qui les présentent vite comme des références en raison de leurs pertinence et qualité. Les copies au crayon, destinées à Léonard Hippolyte Roger pour mémoire, font partie des papiers Gauchery donnés aux Archives départementales du Cher (fonds 26 J).