La sculpture monumentale
La réfection des pierres moulurées des baies ou des corniches est confiée à des tailleurs de pierre, mais les reliefs et figures des chapiteaux et des portails sont restaurés par des sculpteurs formés à l’École des beaux-arts.
Dans la première moitié du XIXe siècle, les efforts de restauration se concentrent sur les portails occidentaux mutilés par les huguenots en 1562. C’est d’abord Narcisse Romagnesi, venu d’Orléans avec l’architecte François-Narcisse Pagot, qui est chargé de refaire les voussures du portail central dont deux rangées sont déposées. Entre 1840 et 1847, il est remplacé par Théophile Caudron, Grand Prix de Rome, qui poursuit les travaux et exécute les devis de Barthélemy Juillien pour la reprise des portails Saint-Étienne et Saint-Ursin.
Si le travail des sculpteurs est localement apprécié, le secrétaire du Comité historique des arts et monuments, Adolphe-Napoléon Didron, écrit un rapport critique quant aux choix techniques et iconographiques, dès 1848. L’administration décide donc de ne plus allouer de crédit à la restauration des sculptures. Seules quelques interventions sur les portails latéraux sont réalisées, notamment par Jules Dumoutet et Jean-Baptiste Villatte. Les statues en pied conservées sont remises en place dans les niches du portail central en 1851-1852.
Il faudra attendre la fin du XXe siècle, à partir de 1974, pour que de nouveaux travaux soient engagés sur les portails, sous la direction de Pierre Lebouteux, architecte en chef des monuments historiques, après études des altérations et de la polychromie des sculptures.
Caudron retaille les figures de Romagnesi, trop éloignées des modèles déposés. Il conserve les éléments d’origine en restituant les manques avec du ciment romain. Il s’inspire des vestiges en place et de ceux de la cathédrale d’Amiens où il opère aussi en 1843-1844. L’insurrection de Didron contre l’emploi du ciment donne lieu dès 1849 à une circulaire obligeant le remplacement d’une lacune par un matériau de même nature.