Juillien et Pagot
Entré dans l’atelier de l’architecte François-Narcisse Pagot (1780-1844), ancien élève de l’École des beaux-arts de Paris, architecte du département du Loiret et de la ville d’Orléans, le berruyer Barthélemy Juillien (1797-1878) est inspecteur de la cathédrale d’Orléans avant d’être nommé architecte du département du Cher et de la ville de Bourges en 1823, à la suite d’André Clouet.
En 1824, Juillien dresse un « devis général des dépenses à faire pour la restauration de la cathédrale de Bourges » puis conduit les premiers travaux urgents que Clouet avait mal effectués. Toutefois, jugé peu apte à mener la tâche qui lui est confiée, la direction des travaux est attribuée à Pagot en 1828. Juillien reste attaché à l’entreprise en qualité d’inspecteur et certains de ses projets sont repris par son successeur.
Les principaux chantiers dirigés par Pagot, sous la monarchie de Juillet, concernent la restauration de la tour sud, du pilier butant et des arcs-boutants des façades latérales auxquels sont adjoints des pinacles et des clochetons, la couverture du grand comble avec l’ajout d’une balustrade, le démontage et la reconstruction des voussures du portail central, la réfection du remplage et de la vitrerie du grand housteau.
Après le décès de Pagot, Juillien reprend la direction des travaux en 1845. La restauration des sculptures des portails de la façade ouest est marquée par un changement d’atelier : Narcisse Romagnesi (1796-1882), artiste venu d’Orléans avec Pagot, est remplacé par le sculpteur picard Théophile Caudron (1805-1848).
Membre du Conseil départemental des bâtiments civils pendant plus de trente ans, Barthélemy Juillien est aussi professeur à l’école publique et gratuite de dessin de Bourges. Président de la Commission des ouvriers sans ouvrage, de 1848 à 1860, il défend les revendications sociales.