Des voûtes à la toiture
Les parties hautes de la cathédrale, voûtes, charpentes, couvertures et systèmes d’évacuation des eaux pluviales (gargouilles et chéneaux ou « caniveaux des combles »), protègent l’édifice des vents et des intempéries auxquels il est soumis.
Elles font donc l’objet d’une attention particulière et de réparations régulières depuis les premiers travaux d’entretien entrepris par André Clouet. À partir de 1849, Victor Gay et Antoine Nicolas Bailly restaurent les voûtes de chapelles latérales, de la nef et du chœur en reprenant leur maçonnerie et en les revêtant de chapes de ciment romain.
L’intervention la plus exceptionnelle est sans nul doute la restauration complète du grand comble de la nef et du chœur avec réfection de sa couverture et des voûtes hautes, menée de 1882 à 1883 par Antoine Nicolas Bailly et, jusqu’en 1887, par Paul Boeswillwald. Il s’agit d’une opération nécessaire, en partie causée par les pinacles et balustrade que François-Narcisse Pagot ajoute à la toiture en 1828.
À partir de 1828, François-Narcisse Pagot fait rétablir les arcs-boutants des voûtes de la haute nef et construire des pinacles néo-gothiques, pareils à ceux de l’église Saint-Aignan d’Orléans, sur les culées et à la base de la grande toiture. Celle-ci se voit également dotée d’une balustrade d’abord prévue en fer et finalement édifiée en pierre, au-devant des anciens chéneaux transformés.
Si Stendhal, dans sa visite à Bourges du 21 juin 1837, applaudit « l’habile architecte de la cathédrale [qui] a restauré les arcs-boutants avec toute la grâce possible (…) [et] la balustrade en pierre dont [il ne se lasse] pas d’admirer l’élégance », les ajouts créés par Pagot, purement esthétiques, font fi des réalités archéologiques.
De surcroît, la balustrade, empêchant les eaux pluviales en surplus de se déverser sur la toiture des collatéraux, entraîne rapidement des infiltrations et le pourrissement de bois de charpente qui devront être remplacés et surhaussés.
Bailly fait appel à une technique brevetée en 1874 : la pose d’ardoises au crochet de cuivre. Boeswillwald prend soin de conserver le maximum de bois en place et de réemployer des bois anciens déposés même s’il se voit obligé de relever la base de la charpente et de refaire toutes les sablières.
Boeswillwald se consacre encore aux parties hautes dans les années 1890 avec la restauration des charpentes du pilier-butant et des collatéraux et la reprise des dallages et chéneaux des chapelles latérales. Ses dessins constituent une part importante du fonds iconographique de l’UDAP (Unité départementale de l'architecture et du patrimoine) conservé aux Archives départementales du Cher (fonds 36 Fi).
Après les chantiers du XIXe siècle, le XXe siècle n’est marqué que par des travaux d’entretien sur les voûtes et les toitures. Une nouvelle restauration de la couverture du grand comble s’est imposée en 2009.
Entre 1860 et 1880, des vents emportent des ardoises. Bailly est prié de trouver des solutions peu coûteuses avant de faire un essai de restauration sur une travée.