Le contrat d'apprentissage

d'un métier chez un maître

Le contrat d'apprentissage établit les obligations réciproques liant le maître et son apprenti : le maître est chargé d’enseigner la pratique de son métier et de conduire le cas échéant, l’apprenti jusqu’à la maîtrise. Ce dernier s’oblige en retour à apprendre et à travailler pour le maître dans des conditions et selon une durée fixée par le contrat. 

Un apprenti imprimeur

Ce contrat d’apprentissage est celui de Pierre Bernard, âgé de 19 ans et « donné pour apprenti » à François Toubeau, « marchand, imprimeur, libraire », pour 5 ans. L’apprenti doit accomplir les tâches qui lui sont demandées « honnestement » et ne pas travailler pour la concurrence. En échange, François Toubeau « a promis et s’est obligé d’enseigner audit Pierre Bernard, aussy present et acceptant, aagé de dix neuf ans, procedant de l’authorité de sa mere, ledit art d’imprimerie et librairie et tout ce qui y depend et de le nourrir, loger et blanchir ». 

Pour que leur enfant bénéficie de cet apprentissage, les parents paient 60 livres en deux fois. 

Le contrat est accompagné d’une procuration donnée par Jean Robinet, beau-père de l’apprenti, à son épouse Marie Manay. En voici la retranscription : « Je, Jean Robinet, archer en la Marechaussee provincialle de Berry a Bourges soubzigné, estant de present en la ville de Messé pour le service du roy, concent [pour consens] que Marie Manay, ma femme, passe le marché et contract d’aprentissage qu’elle desire faire pour Pierre Bernard, son filz, de l’art d’imprimerie, ou autres, qu’elle jugera a propos, pour l’effet duquel contract je l’auctorise et entent [pour entends] qu’il ayt son effet comme sy je l’avois signé et accordé, en foy de quoy j’ay signé le present pouvoir a Messé ce quinziesme jour de juillet mil sept cent deux [Signature : Robinet]».

AD du Cher, E 1952, Minutes de Louis Coutin, notaire à Bourges, 1702.

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