Gay et Dumoutet
Élève d’Alexandre Lenoir et d’Henri Labrouste, Victor Gay (1802-1887) collabore avec Eugène Viollet-le-Duc à la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Dès 1848, il est le premier architecte diocésain nommé à Bourges et prend la succession de Barthélemy Juillien. Sa démission, le 5 août 1850, en fait l’architecte dont le passage à la cathédrale Saint-Étienne est le plus bref. Il termine les travaux commencés par ses prédécesseurs et entreprend le réaménagement du parvis et du chœur ainsi que la restauration de la chapelle du Sacré-Cœur.
Jules Dumoutet (1815-1880) est un sculpteur et peintre berruyer. Élève du dessinateur François-Alexandre Hazé et du sculpteur Dantan l’Aîné, il se fait connaître au Salon de Paris, entre 1841 et 1857, et se perfectionne lors d’un voyage d’étude en Italie en 1844. Il est appelé à travailler à la cathédrale de Bourges en 1842 par l’archevêque qui le charge de restaurer les priants du duc Jean de Berry et de son épouse Jeanne de Boulogne. Dumoutet, sous la direction de Victor Gay, produit la décoration murale de la chapelle du Sacré-Cœur, ses ornements et son autel. Les deux hommes s’emploient encore à la réfection de plusieurs chapelles latérales, pour laquelle Dumoutet tient le rôle d’un véritable conducteur de travaux, à la tête d’une petite équipe d’ouvriers en maçonnerie, charpenterie, couverture, menuiserie, serrurerie, plomberie et peinture.
Gay et Dumoutet partagent un intérêt pour l’archéologie et l’étude minutieuse du monument. Le premier publie un Glossaire archéologique du Moyen Âge et de la Renaissance entre 1882 et 1887, après plus de vingt ans de préparation. Le second réalise de nombreux dessins et croquis précis des éléments architecturaux de la cathédrale de Bourges, des détails des sculptures et des vitraux, accompagnés de notes et réflexions personnelles qui serviront à la rédaction d’une monographie.
Ces dessins non signés sont probablement de la main de Léonard Hippolyte Roger ou de Jules Dumoutet.
Le premier plan, approuvé successivement par l’archevêque de Bourges, le préfet du Cher, la Commission des arts et édifices religieux et la Direction générale de l’administration des cultes, entre le 27 août et le 12 octobre 1849, montre en jaune les murs en parpaings à démolir (qui seront remplacés par une nouvelle clôture de chœur). Le second a été annoté et signé au crayon à papier par Léonard Hippolyte Roger, inspecteur sur le chantier.