Les architectes diocésains
À partir de 1824, l’engagement des travaux sur les cathédrales, leur suivi et leur financement relèvent de l’administration chargée des cultes, quels que soient son appellation et les ministères auxquels elle sera successivement rattachée jusqu’en 1906 où la Direction des Beaux-Arts se substitue à celle des Cultes.
En 1848, des instances sont créées pour mettre en œuvre une pratique uniforme sur tout le territoire : la Commission des arts et édifices religieux reprend la politique de travaux sur les édifices cultuels du Conseil des bâtiments civils ; le corps des architectes diocésains relaie les préfets. Les règles d’élaboration des projets, d’exécution des chantiers, de rédaction et de contrôle des mémoires des travaux se renforcent.
En 1853, est créé un Comité des Inspecteurs généraux des édifices diocésains auquel appartient Eugène Viollet-le-Duc. Le comité étudie les propositions des architectes, valide leurs projets, suit leurs réalisations et mène des missions d’inspection.
Les architectes diocésains sont chargés des travaux sur les cathédrales, les évêchés et les séminaires. Appelés à restaurer les monuments repérés par la Commission des monuments historiques, ils sont cooptés et font partie des élèves parisiens d’Eugène Viollet-le-Duc ou d’Émile Boeswillwald. Pour le suivi des chantiers, ils sont secondés localement par un « inspecteur des travaux diocésains » qui doit respecter leurs plans et consignes. Un premier concours organisé en 1884 pour recruter les architectes diocésains mettra fin à la cooptation.
Les premiers architectes diocésains chargés de la cathédrale de Bourges, Victor Gay et Antoine Nicolas Bailly, deux parisiens, sont assistés par l’inspecteur des travaux diocésains, Léonard Hippolyte Roger (1816-1876). Émile Tarlier assure cette fonction de surveillant local des travaux de 1853 à 1892, date de lanomination à ce poste, de son fils Henri.