Les premières réparations de la cathédrale de Bourges au XIXe siècle

Lettre et État des réparations à faire, rédigés par l'architecte André Clouet (fonds de la Préfecture, édifices diocésains, V 99)

André Clouet (1756-1822), architecte de la préfecture du département du Cher et de la Ville de Bourges, dresse en juillet 1810 le premier état des réparations à faire à la cathédrale connu pour le XIXe siècle et conservé aux Archives départementales du Cher. Le document joint une lettre adressée au préfet du Cher, André Horace François de Barral, qui venait d'être nommé baron de l'Empire (31 janvier 1810).

L’État, propriétaire de la cathédrale depuis 1789 tandis que l’archevêque est affectataire depuis le concordat de 1801, décide des travaux à entreprendre sur l'édifice et assure leur financement. La maîtrise d’œuvre est confiée à des architectes locaux désignés par le préfet du département, en accord avec l’archevêque et la fabrique en charge des biens de la paroisse. Les chantiers sont menés sous l'autorité de la direction des bâtiments civils du ministère de l’Intérieur et des préfets jusqu'en 1824. L'archevêque et l'architecte adressent alors une demande de travaux au préfet qui la transmet au ministère de l'Intérieur. Le Conseil général des bâtiments civils, commission consultative établie auprès du ministre, associée à un corps d’architectes, se prononce sur le projet de réparation de la cathédrale, considérée au même titre que les bâtiments relevant de l'architecture publique. La décision de l'adoption, du rejet ou de l'ajournement de la demande de travaux est ensuite envoyée par le ministre au préfet qui se doit de l'exécuter.

Avant la création de la Commission des monuments historiques en 1837, les travaux réalisés à la cathédrale sont qualifiés de réparations et d’entretiens. Ils prennent ensuite rapidement le nom de restaurations, impliquant une démarche archéologique et patrimoniale de la part des architectes.

L'état des réparations dressé par André Clouet s'intéresse à l'ensemble de l'édifice et liste les dépenses à faire pour le remettre en bon état, le tout montant à 81 000 francs. Les observations ajoutées à la suite du document expliquent que l'urgence n'est toutefois requise que pour une partie de corniche du pilier-butant et que le reste des travaux peuvent attendre encore un ou deux ans. Quelques interventions auront lieu en 1811.

L'écriture cursive d'André Clouet est assez lisible avec une accentuation et une ponctuation quasiment systématiques (seuls les « à » ne sont pas accentués ce qui a été respecté dans la transcritpion proposée ci-dessous). La difficulté de l'exercice réside dans la distinction des mots accolés ou, au contraire, des syllabes écartées d'un même mot. Des bizarreries orthographiques peuvent également dérouter l'apprenti paléographe (par exemple : mathériau pour matériau).

Lettre d'André Clouet adressée au préfet du Cher, 10 juillet 1810 (AD du Cher, V99).
Lettre d'André Clouet adressée au préfet du Cher, 10 juillet 1810 (AD du Cher, V99).
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