Registres matricules et listes cantonales de tirage au sort

Qu’est-ce qu’une liste cantonale de tirage au sort ?

La loi Gouvion-Saint-Cyr de 1818 établit le recrutement de l'armée française par engagement et tirage au sort. 

Le recrutement des soldats se fait prioritairement par le volontariat, mais le nombre de volontaires étant régulièrement insuffisant, les autorités procèdent à l'appel de conscrits dans chaque département. Leur nombre est fixé en fonction de la population des départements. Les conscrits, âgés de 20 ans et désignés aptes après un examen de leur santé et de leur situation de famille, sont désignés par le tirage au sort au chef-lieu du canton et en séance publique. Ceux qui sont désignés (les « mauvais numéros ») peuvent se faire remplacer en fournissant un remplaçant qu'ils rémunèrent. Il existe de nombreuses exemptions de participation au tirage au sort.

Quelles listes ont été numérisées ?

Les listes cantonales de tirage au sort numérisées couvrent les classes 1832 à 1877. Elles recensent donc des hommes nés entre 1812 et 1857. 

Les listes cantonales de 1832 sont les plus anciennes conservées pour le département du Cher. Elles ont été réalisées en application de la loi Soult sur le recrutement de l'armée, qui reprenait l'essentiel des dispositions déjà prévues par la loi Gouvion-Saint-Cyr. 

La numérisation a été poussée jusqu'à la classe 1877 pour coïncider avec l'apparition des registres matricules dans leur forme moderne. 

Que contient une liste cantonale de tirage au sort ? 

Les listes cantonales sont regroupées, par ordre alphabétique des chefs-lieux de canton, dans des volumes couvrant chacun un arrondissement, soit trois registres par classe pour les arrondissements de Bourges, Saint-Amand-Montrond et Sancerre.

Les hommes qui se présentent pour le service militaire sont recensés par canton selon leur lieu de résidence à 20 ans. 

Les listes cantonales fournissent les renseignements suivants sur les jeunes gens recensés : numéro dans le registre par arrondissement ; numéro de tirage au sort dans la liste cantonale ; nom, prénom, surnom, degré d'instruction ; date de naissance ; lieu de naissance et de résidence, prénoms, noms et domicile des père et mère ; profession ; taille ; motif d'exemption ou de dispense ; décision du conseil de révision, observations. 

Chaque liste cantonale est suivie d'un procès-verbal ou de deux procès-verbaux décrivant les opérations de recensement, révision et tirage au sort. Ces documents préimprimés récapitulent le nombre de jeunes gens qui se sont présentés, ceux qui ont été exemptés, ceux qui ont été déclarés aptes, la façon dont leur a été attribué un numéro par tirage au sort. 

Jusqu'en 1850, il existe des tables alphabétiques récapitulatives par canton qui sont placées à la suite des procès-verbaux. Il n'y en a plus après cette date.  


Qu’est-ce qu’un registre matricule militaire ?

En France, depuis 1872, l’armée fonctionne sous le régime de la conscription. Les hommes âgés de 20 ans doivent se faire recenser dans leur lieu de résidence. S’ils sont jugés aptes au service, ils sont appelés sous les drapeaux. Tirer un bon numéro permet d’être exempté, mais ce système est abandonné en 1905. Pendant leur période de formation militaire initiale, les conscrits forment l’armée d’active. Ils sont ensuite versés dans la réserve : ils retournent à la vie civile mais restent susceptibles d’être mobilisés en cas de conflit armé ou pour une instruction complémentaire. Après plusieurs années dans la réserve et avant d’être libérés de toute obligation, les hommes passent encore par la territoriale, dédiée à la défense intérieure du territoire.    

La matricule militaire, souvent appelée « fiche matricule » ou « dossier militaire », synthétise les états signalétiques et des services militaires d’un individu. Les matricules sont rassemblées dans des volumes reliés, dénommés registres matricules, cotés aux Archives départementales du Cher dans la sous-série 2 R.

Que contient un registre matricule militaire ? 

Le registre matricule fournit pour chaque individu :

  • les nom, prénoms, surnom (rare) et l'état civil (date et lieu de naissance, domicile, profession, mariage, divorce, enfants, nom des parents, domicile des parents) ;
  • le signalement (couleur des cheveux, des yeux, forme du front, du nez et du visage, taille, marques particulières ; à certaines époques, on indique même la forme de la bouche et la couleur des sourcils) ;
  • la taille ;
  • le degré d’instruction, codé de 0 à 5 (1 : sait lire seulement, 2 : sait lire et écrire ; 3 : possède une instruction primaire plus développée ; 4 : a obtenu le brevet de l’enseignement primaire ; 5 : bachelier, licencié (avec indication du diplôme) ; X : dont on n’a pu vérifier l’instruction ;
  • des renseignements divers utiles à l’armée : l’inscrit est-il musicien ? Si oui de quel instrument joue-t-il ? Sait-il monter à cheval ? Conduire et soigner les chevaux ? Conduire les voitures à cheval ? Est-il vélocipédiste ? Colombophile ? Aérostier ? Sait-il nager ? A-t-il obtenu des prix de tir ? Ou de gymnastique ? Possède-t-il le brevet de conducteur automobile ?
  • les localités successives habitées (pour pouvoir mobiliser) ;
  • le détail des services, lors de la période de formation militaire et lors des campagnes, avec la mention des blessures, actions d’éclat, décorations, mesures disciplinaires.

Comment trouver un soldat dans les registres matricules ? 

Il faut disposer du nom, du prénom et de l’année de naissance de l’individu recherché.

A partir de l’année de naissance, on détermine la classe d’âge, 20 ans plus tard. Par exemple, un individu né en 1894 appartient à la classe 1914.

On se reporte alors aux répertoires alphabétiques annuels, qui pour chaque individu, fournissent un numéro de matricule à rechercher dans les registres correspondants. Chaque registre contient environ 500 fiches matricules.

Attention : tous les soldats du Cher n’étaient pas recensés par le bureau de recrutement de Bourges.

  • Les cantons d’Argent-sur-Sauldre, d’Aubigny-sur-Nère, de La Chapelle-d’Angillon, d’Henrichemont, de Léré, de Sancergues, de Sancerre et de Vailly-sur-Sauldre dépendaient de la subdivision de Cosne-sur-Loire. Pour les classes 1902 et 1904 à 1921, les fiches matricules des soldats recensés dans ces cantons se trouvent aux Archives départementales du Cher dans des registres à part (dits « Bourges-Cosne) et apparaissent à la fin des répertoires alphabétiques de chaque classe avec la lettre « C » en regard de leur nom. Pour la classe 1903 et les classes antérieures à 1901, il faut se reporter à des registres conservés aux Archives départementales de la Nièvre. 
  • Les cantons de La Guerche-sur-l'Aubois, de Nérondes et de Sancoins dépendaient de la subdivision de Nevers. Pour les classes 1902 et 1904 à 1921, les fiches matricules des soldats recensés dans ces cantons se trouvent aux Archives départementales du Cher dans des registres à part (dits « Bourges-Nevers ») et apparaissent à la fin des répertoires alphabétiques de chaque classe avec la lettre « N » en regard de leur nom. Pour la classe 1903 et les classes antérieures à 1901, il faut se reporter à des registres conservés aux Archives départementales de la Nièvre.  


Aidez nous à relever les noms des soldats du département ! 

Les internautes ont la possibilité, quand ils visualisent les listes de tirage au sort et les fiches matricules, de relever sur le site www.archives18.fr l'identité et d'autres renseignements donnés sur les personnes qui ont été recensées par les autorités militaires. Les contributions des internautes alimentent une base de données qui peut être interrogée par l’intermédiaire d’un formulaire de recherche. Si le soldat a fait l’objet d’une indexation, en renseignant un des champs, il devient possible de trouver directement sa fiche sans passer par les répertoires alphabétiques. 

Conseils pour l'annotation collaborative

Nom

La transcription se fera en lettres minuscules avec une majuscule initiale.Tous les caractères, hormis les majuscules initiales, devront être si besoin accentués. Exemples : « Albéritère ».
Pour les noms composés, les différentes parties du nom seront séparées par des espaces, même si ces parties ont été transcrites sur le matricule en étant séparées par des tirets courts. Exemples : « Abel Duplan » ; « Bernard de Dompsure ».
S'il y a une particule, celle-ci sera rejetée après le nom sans virgule. Exemples : « Aboville d' »,« Abzac de Ladouze d' ».
S'il y a un surnom, celui-ci suivra le nom en étant précédé de « dit ». Exemple : « Leblanc ditRevel ».

Prénoms

La transcription se fera en lettres minuscules avec une majuscule initiale. Tous les caractères, hormis les majuscules initiales, devront être si besoin accentués. Exemples : « Benoît ».
Pour les prénoms composés, les différents prénoms seront séparés par des espaces, même si ces prénoms ont été transcrits sur le matricule en étant séparés par des tirets courts. Cette règle s'applique aussi pour les prénoms de baptême qui ont pu être transcrits dans les documents. Exemples : « Marie Joseph Victor », « Aimé Jean Baptiste ».
Si une mention de surnom existe, celle-ci sera saisie après les prénoms, en étant précédée de « dit ». Exemple : « Martial Joseph Charles dit Pierre ».

Commune

La transcription se fera en lettres minuscules en maintenant la majuscule initiale selon l’usage typographique français. Tous les caractères, hormis les majuscules initiales, devront être si besoin accentués.
Lorsque le nom est composé de deux éléments séparés par un tiret, celui-ci est maintenu. Exemple : « Saint-Affrique ».
Les formes aberrantes ne seront pas retenues dans l’index : s’il y a discordance entre l’usage ancien et l’usage actuel, c’est la forme la plus moderne qui devra être adoptée. On se référera à l’orthographe en usage aujourd’hui adoptée dans le Code officiel géographique de l’INSEE, repris dans le Dictionnaire des communes (http://www.insee.fr/fr/methodes/nomenclatures/cog/). Exemples : « Rambervillers » et non pas « Rambervilliers », « Vathiménil » et non pas « Vathiménille », « Mirecourt » et non pas « Remirecourt », « Thaon-les-Vosges » et non pas « Thaon-lès-Vosges », « Saint-Dié-des-Vosges » et non pas « Saint-Dié ».

L’article initial est conservé lorsqu’il fait partie intégrante du toponyme (quand on ne peut employer le nom sans l’article). Exemples : « La Mulatière », « Le Leuy », « Les Mayons ».

Pour les lieux ayant changé de nom, on citera à la fois le nom du lieu de l’époque et le nom actuel, qui sera précisé entre parenthèses. Exemples : « Alfort (Maisons-Alfort) », « Altroff (Bettelainville) », « Saïgon (Hô-Chi-Minh Ville) ».

Pour les communes fusionnées, on citera à la fois le nom du lieu de l’époque et le nom de la commune actuelle, qui sera précisé entre parenthèses. Exemple : « La Capelle (La Canourgue) ».

Si un lieu-dit est indiqué à la suite de la commune, il peut également être saisi. Il n'y a pas de forme normalisée à respecter et il suffit de transcrire exactement l'information du registre, entre parenthèses. Exemple : Mende (Chabrits).

Les toponymes étrangers sont cités sous une forme française lorsque celle-ci est attestée. Exemples : « Aix-la-Chapelle » et non pas Aachen, « Florence » et non pas « Firenze ».

À défaut, le nom est cité sous sa forme nationale, en translittération quand la forme nationale est en caractères non latins. Exemple : « Aïn Beida ».

La date de naissance 

Elle est à relever sous la forme jj/mm/aaaa (par exemple, 05/11/1902).

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