Français sous l'uniforme allemand
Dès l'annonce de l'entrée en guerre de l'Allemagne nazie contre l'URSS, les partis collaborationnistes français obtiennent des autorités d'occupation la création d'une unité française. La Légion des Volontaires Français contre le bolchevisme (LVF) est créée début juillet 1941. Le nombre d'engagés jusqu'en 1944, année de dissolution de la LVF, est estimé à 12000 hommes.
Dans le Cher, la LVF ouvre deux bureaux de recrutement. Le premier à Bourges, qui ouvre ses portes dès août 1941 au 43 de l'avenue Jean Jaurès (transféré en 1942 au 30 bis rue Moyenne, à l'angle de la rue Mayet Genetry). L'activité ne semble pas avoir été très importante. A Vierzon, un bureau est créé rue de la République en décembre de la même année. Il est ouvert de façon très irrégulière et tenu successivement par cinq personnes différentes. Il n'aurait d'ailleurs a priori enregistré aucune recrue. Enfin, un autre bureau de recrutement aurait aussi été installé à Saint-Amand-Montrond, mais l'enquête menée à la Libération n'a pas permis d'en retrouver trace. Son existence mentionnée par Fernand BUDILLON (secrétaire départemental à compter du 1er avril 1944) est donc sujette à caution. L'activité de la LVF dans le Cher cesse en juillet 1944. La LVF est officiellement dissoute le 1er septembre 1944, les survivants sont alors versés dans la Waffen-SS.
D'autres Français choisirent de combattre sous l'uniforme allemand, mais s'engagèrent directement dans des unités ou organisations allemandes : Waffen SS, Kriegsmarine, Organisation Todt, NSKK...
Dans les cas où le collaborateur porte l'uniforme allemand d'une unité combattante, il est reproché à l'accusé "d'avoir en France et en pays ennemi, étant Français, porté les armes contre la France". La peine de mort est en général prononcée, parfois par contumace lors d'un premier jugement, mais rarement exécutée, surtout si l'intéressé n'est pas arrêté avant quelques temps. La jeunesse de certains accusés a dans ce cas aussi joué en leur faveur.