Autres collaborationnistes
La Légion Française des Combattants est créée le 29 août 1940, et regroupe les anciens combattants dans une unique formation, les nombreuses associations existantes étant dissoutes. Ce mouvement collabore à l'œuvre des pouvoirs publics, relaie la propagande gouvernementale et surveille l'opinion publique.
Au sein de la Légion Française des Combattants, des services d'ordre départementaux fonctionnent dès l'été 1941 dans les Alpes-Maritimes, en Haute-Savoie et en Haute-Garonne, fondés par Joseph DARNAND. Le SOL (Service d'Ordre Légionnaire) n'est cependant officiellement créé que le 12 janvier 1942. Il a pour mission de dénoncer et éliminer les ennemis du régime de Vichy. Le SOL devient autonome en janvier 1943 pour devenir la Milice Française. Il est donc le précurseur méconnu de cette sombre organisation.
La flèche indique un membre du SOL de Châteauroux, condamné à 10 ans de dégradation nationale par la chambre civique du Cher.
Le PPF (Parti Populaire Français), créé en juin 1936, est dirigé par Jacques DORIOT, ancien cadre, maire et député du Parti communiste français. Après des débuts prometteurs, le parti périclite lorsque survient la Seconde Guerre mondiale. Sous l'Occupation, le PPF est le principal parti collaborationniste français de par ses effectifs (environ 30000 membres en 1942, dont un noyau d'activistes d'environ 5000 personnes), la personnalité et la détermination de son dirigeant qui va même combattre sur le front de l'Est au sein de la LVF. Les membres du PPF fournirent d'ailleurs le gros du contingent de la LVF. Replié en Allemagne à l'été 1944, DORIOT meurt dans sa voiture mitraillée par un avion allié le 22 février 1945.
Le RNP (Rassemblement National Populaire) est créé début février 1941 par Marcel DÉAT qui a dérivé du néo-socialisme au fascisme. Ses effectifs sont estimés entre 10000 et 15000 membres à l'été 1941. A la Libération, DÉAT s'enfuit en Allemagne puis trouve refuge en Italie. Condamné à mort par contumace, il meurt dans un couvent près de Turin en janvier 1955.
Les JNP (Jeunesses Nationales Populaires) sont le mouvement de la jeunesse du RNP.
André ROULLIER est secrétaire départemental du RNP de la Nièvre de fin 1942 à avril 1944. Il est également chef départemental des JNP à partir de début 1943. Il est jugé le 10 octobre 1945 par la cour de justice du Cher qui prononce sa relaxe.
Le Francisme, ou Parti Franciste, est un mouvement fasciste "à la française" créé en septembre 1933 par Marcel BUCARD, héros de la Grande Guerre. Dissous en 1936, il subsiste sous différentes formes avant de renaître en 1941 et de devenir le troisième parti collaborationniste derrière le PPF et le RNP. Ses effectifs sont estimés entre 5000 et 8000 membres. Marcel BUCARD est fusillé le 19 mars 1946.
Le MSR (Mouvement Social Révolutionnaire) est un groupuscule fasciste et collaborationniste d'extrême droite fondé en 1940 par Eugène DELONCLE, ancien chef de La Cagoule (organisation terroriste active dans les années 30) et Eugène SCHUELLER, propriétaire du groupe L'Oréal.
Accusée d'intelligence avec l'ennemi ou ses agents, Andrée DESABRES est condamnée par jugement du 20 décembre 1944 à 10 ans de travaux forcés et à la dégradation nationale. Après 3 remises de peine, elle est amnistiée et libérée en 1952.
La cour de justice fonctionne comme une cour d'assise. Le président, un juge, est assisté par un jury composé de 4 personnes choisis pour faits de résistance. Ce document montre les questions posés aux jurés quant à savoir si l'accusé est coupable des faits qui lui sont reprochés et leur réponses. Il y a souvent, comme dans ce cas, plusieurs chefs d'accusation. Roger PICAULT, alias Pierre RISSLER,est un auxiliaire de la Gestapo. Toujours en fuite, il est condamné à mort par contumace le 19 juillet 1945. PICAULT aurait trouvé refuge en Espagne.
L'Abwehr est le service de renseignements de l'armée allemande.
Le 22 janvier 1948, Jean-Claude ROCHE est condamné à 10 ans de travaux forcés et à la dégradation nationale par la cour de justice du Cher. Comme beaucoup d'autres condamnés, il bénéficie de mesures de remise de peine avant d'être amnistié en 1954.
Accusé d'atteinte à la sûreté extérieure de l'État, Henri CLAUDEL est jugé le 5 septembre 1945 par la cour de justice du Cher. Il est condamné à 1 an de prison et à la dégradation nationale.