Antiquités ou Mémoires sur Vierzon et autres villes du Berry de René Bechereau

Un livre rare de la bibliothèque des Archives départementales du Cher

René Bechereau, Antiquités ou Mémoires sur Vierzon et autres villes du Berry, Bourges, Dusser et Larchevêque, 1927, XXXIII-311-[1] p., 3 pl. [Cote : 8FO/632]

Paul des Chaumes, bibliothécaire-archiviste de la Société historique du Cher, publia en 1927 les notes de René Bechereau, avocat du roi au bailliage de Vierzon du XVIIIe siècle, sous le titre Antiquités ou Mémoires sur Vierzon et autres villes du Berry. L’ouvrage réunit deux articles parus dans les Mémoires de la Société historique, littéraire et scientifique du Cher et propose une introduction analytique suivie de l’édition annotée du texte de René Bechereau dont l’intitulé exact est plus long et plus explicite : Antiquitez ou mémoires contenants la description de la Ville, Paroisse, Terre et dépendances de Vierzon, son domaine, ses droits, privilèges, curiositez, et ce qui s’est passé de plus remarquable chez ses voisins, villes, bourgs et places du Berri, les plus à sa portée.

René Bechereau (1685-1765), seigneur de Touraille et de La Pinerie, avocat en Parlement puis conseiller et avocat du roi au bailliage de Vierzon, échevin à deux reprises en 1733 et 1737, rédigea entre 1744 et 1747 un recueil érudit pour son bon plaisir et celui de ses amis sans envisager de publication. Ce dernier, composé de deux parties, traite des institutions de Vierzon, de celles du Berry et de la Gaule antique puis présente des extraits d’archives, des informations sur les archevêques et des observations sur les monuments de Bourges et de diverses localités de la province. Il constitue une sorte d’aide-mémoire et un plaidoyer pour les origines antiques de Vierzon. Repris par les historiens, Lemaître, Toulgoët-Tréanna et Tausserat, le travail de René Bechereau n’a pu s’appuyer sur celui de son aïeul, Jacques Gaucher, qui avait confié ses nombreuses notes sur les archives de Vierzon à La Thaumassière pour ne jamais les revoir !

Des digressions sur la littérature, les sciences naturelles, les problèmes juridiques, politiques ou économiques, et, des poèmes en vers et en prose, en français et en latin, insérés tout au long du texte, confèrent à l’ouvrage de René Bechereau un caractère à la fois encyclopédique et très personnel. Les amis de l’auteur ajoutèrent commentaires et louanges à la fin du manuscrit jusqu’en 1751. La contribution la plus importante est celle de Jean-Sébastien Asse, curé de Limeux et ancien vicaire de Vierzon, qui, conscient de l’intérêt historique des événements contemporains, avait pris l’habitude d’inscrire dans les registres paroissiaux des informations sur la régie des revenus de la cure ou de la fabrique ou sur les faits marquants de l’année. L’ensemble du recueil constitue donc un témoignage rare et précieux de la culture d’un homme de robe et de son entourage au XVIIIe siècle.

L’édition de 1927 a été réalisée à partir de deux exemplaires manuscrits de René Bechereau. Le premier, un petit volume de 408 pages dont 48 de la main de Jean-Sébastien Asse, a été donné à la Société historique du Cher en 1945 par les héritiers de Clothilde Mac Nab, descendante de René Bechereau qui avait confié son étude à Paul des Chaumes. Il est ensuite entré dans les fonds des archives départementales du Cher versés par la société, sous la cote 1 F 33. Le second manuscrit, conservé dans les fonds anciens de la bibliothèque municipale de Bourges, correspond à la mise au net du premier, dans un format plus grand et avec un texte quelque peu remanié en 1751 (manuscrit 565).

Paul des Chaumes fit des choix éditoriaux en supprimant les répétitions, en triant les informations fournies par les notes qui noircissent les marges et les blancs du premier manuscrit, en corrigeant l’orthographe peu soignée de l’auteur tout en conservant ses abréviations mystérieuses et non résolues. Seules deux planches de René Bechereau sont reproduites : une vue de Vierzon en 1747 et le fac-similé des vers numériques datant la fondation de la Sainte-Chapelle de Bourges. C’est donc dans le manuscrit original que peuvent encore être contemplés les morceaux de calligraphie et les croquis de l’auteur (dont les armes de Vierzon peintes) ou encore ceux, de plus belle facture, de Jean-Sébastien Asse.

Page de titre de l'édition imprimée (à gauche) et avertissement de René Bechereau sur le manuscrit 1 F 33 (à droite)
Page de titre de l'édition imprimée (à gauche) et avertissement de René Bechereau sur le manuscrit 1 F 33 (à droite)
Bibliographie associée (toutes les références sont conservées dans la bibliothèque) :

- Chaumes (Paul des), « Antiquités ou Mémoires sur Vierzon et autres villes du Berry par René Bechereau, avocat du roi au bailliage de Vierzon », in Mémoires de la Société historique, littéraire et scientifique du Cher, 4e série, XXXIVe volume, année 1923-1924, p. 8-303 et XXXVIe volume, année 1927, p. 1-147 [Cotes : PER/540/42 et PER/540/44].

- Lemaître, Mémoires sur Vierzon, Bourges, Manceron, 1836, 173 p. [Cote : 8FO/589].

- Tausserat (Émile), Vierzon et ses environs, récits historiques et anecdotiques d’après des pièces originales, Bourges, Sire, 1895, 521 p. [Cote : 8FO/39].

- Tausserat (Émile), Vierzon et ses environs, récits historiques et anecdotiques d’après des pièces originales, in Mémoires de la Société historique du Cher, 4e série, XIe volume, année 1896, p. 53-276 et XIIIe volume, année 1898, p. 1-61 [Cotes : PER/540/19 et PER/540/21].

- Thaumas de La Thaumassière (Gaspard), Anciennes et nouvelles coutumes locales du Berry, Bourges, Jean Toubeau, 1679, p. 94 [Cote : FFO/50039].

- Thaumas de La Thaumassière (Gaspard), Histoire de Berry, Bouges, François Toubeau, 1691, Introduction, p. 20 et 384 [Cote : FFO/50092].

- Toulgoët-Tréanna (Émile de), Histoire de Vierzon et de l’abbaye de Saint-Pierre, Paris, Picard, 1884, 535 p. [Cote : 8FO/38].

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