Personnages de la vie politique

Personnages de la vie politique

Bourges a été marqué par la personnalité d'hommes politiques qui ont eu une influence sur le développement de la ville ou plus largement sur la vie du département et parfois le cours de l'histoire nationale...

Jean-Baptiste Augier (1769-1819), conseiller général, député
Jean-Baptiste Augier (1769-1819), conseiller général, député

Jean-Baptiste Augier est un chef militaire, homme politique et propriétaire terrien au moment de la Révolution et l'Empire.
Né en 1769 à Bourges, d'un père doyen de la faculté de droit de l'Université, destiné au barreau, Augier a commencé ses études de droit lorsque éclate la Révolution Française. Il s'enrôle en 1792 dans le bataillon des volontaires du Cher et est nommé capitaine. Il est remarqué pour son courage, lors de la bataille de Bitche en 1794 contre les Prussiens. Il est nommé général de brigade à 24 ans. Il est rappelé en 1812, à servir l'armée impériale lors de la campagne de Russie, mais déclaré inapte suite à une blessure reçue en 1794. Il est pourvu du titre de baron en 1814. Sa carrière militaire prend fin en 1815 lors de sa prise de position partisane pour le retour au pouvoir des Bourbon lors des Cents Jours (il vote avec empressement la déchéance impériale en 1814). Il sera alors mis en disponibilité.

Entre temps, sa vie de propriétaire terrien au château de Bigny (Vallenay) lui assure une position politique. Il est élu au Conseil général du Cher en 1807, puis député en 1813. En 1815, sous l'administration royaliste il est nommé Président du Collège Electoral de l'arrondissement de Saint-Amand-Montrond,  puis réélu député. Il décède à Bourges en 1819.

Pierre Dubois de la Sablonnière (1856-1935), député
Pierre Dubois de la Sablonnière (1856-1935), député

Né le 9 octobre 1856 à Bourges et décédé le 31 octobre 1935 dans cette même ville, Pierre Dubois de la Sablonnière est issu d'une famille illustre de magistrats. Docteur en droit et avocat à Bourges, il est bâtonnier en 1890. Homme politique et érudit, il est député du Cher de 1919 à 1924. Membre de la Société Historique, Littéraire et Scientifique du Cher, ainsi que de la Société  des Antiquaires du Centre, il publie de nombreux travaux historiques, notamment sur Jacques Coeur.

Camille Philippon (1898-1979), syndicaliste
Camille Philippon (1898-1979), syndicaliste

Né le 7 décembre 1898 à Marçais (Cher), décédé le 15 mai 1979 à Saint-Amand-Montrond, Camille Philippon est un instituteur, trésorier puis secrétaire du syndicat unitaire de l'enseignement du Cher. Titulaire du certificat d'aptitude professionnelle d'instituteur en avril 1918, il adhère au syndicat de l'Enseignement du Cher dès la fin de son service militaire en 1922. Trésorier départemental à partir de 1926, puis animateur de la Fédération Unitaire de l'Enseignement, il accepte le secrétariat départemental en 1934. Favorable à la ligue syndicaliste, il assiste comme auditeur à plusieurs congrès fédéraux. Avec la plupart des militants de son syndicat, Philippon fait grève le 12 février 1934. Pacifiste convaincu, après la Seconde Guerre Mondiale il prend la relève d'une ancienne tradition anticléricale : il dirige la libre pensée dans le sud du Cher jusqu'en 1973.

Pierre Planchat (1781-1868), maire
Pierre Planchat (1781-1868), maire

Maire de Bourges de 1848 à 1868.

Né à Levroux en 1781, il devient  professeur de rhétorique au lycée de Bourges en 1806, puis prend une charge d'avoué jusqu'en 1848.
Entré au Conseil municipal en 1830, il est adjoint de 1832 jusqu'à sa révocation par la révolution de 1848. Trois mois plus tard, il est nommé maire de Bourges, et décède en fonction le 3 juillet 1868 à 86 ans. En 1865, il installe la mairie dans les hôtels Paskiéwicz et Aubertot, alors situés rue Moyenne, remplacés par la Poste en 1910.

Homme modeste et intègre, soucieux du bien commun,  il marque son mandat par les améliorations qu'il apporte dans la vie quotidienne des berruyers : éclairage et pavage des rues, approvisionnement en eau avec la construction du château d'eau Place Séraucourt, construction de l'abattoir municipal et du théâtre Jacques Coeur. C'est lui qui favorisera l'installation des établissements militaires à Bourges.

Eugène Brisson (1832-1892), conseiller général et maire
Eugène Brisson (1832-1892), conseiller général et maire

Maire de Bourges de 1878 à 1888.

Né le 26 mai 1832 à Clamecy, il fait ses études de droit à Bourges et devient banquier. En 1874, il est élu conseiller municipal représentant le quartier d'Auron. En 1877 il est  conseiller général, avant de devenir maire en 1878.

Il inaugure la statue de Jacques Coeur (oeuvre de Auguste Préault), devant l'Hôtel Jacques Coeur, en mai 1879. Durant son mandat, il favorisera la création d'une nouvelle école d'élèves pilotes à la base aérienne d'Avord.

Henri Mirpied (1844-1900), conseiller général et maire
Henri Mirpied (1844-1900), conseiller général et maire

Henri Mirpied est maire de Bourges de 1894 à 1900.

Docteur en médecine, il sera adjoint du maire Pierre Planchat avant d'être élu à son tour maire de Bourges en 1894. Il est également conseiller général de 1892 à 1900. Il crée la première Chambre de Commerce du Cher. On lui doit l'aménagement de la place Séraucourt : un chapiteau (aujourd'hui disparu) placé sur le château d'eau portera son nom : "le chapiteau Mirpied".

Henri Ducrot (1854-1912), maire
Henri Ducrot (1854-1912), maire

Ancien avoué, avocat à la cour d'appel, il est élu maire de Bourges le 15 mai 1904. Il meurt peu après son élection pour un deuxième mandat en novembre 1912. En 1910, il fait déménager les services de la Mairie, alors rue Moyenne, dans l'ancien Palais de l'Archevêque. Cet édifice était devenu propriété de la commune après la Loi de 1905, instituant la séparation de l'Eglise et de l'Etat. 

Charles Cochet (1867-1955), député et maire
Charles Cochet (1867-1955), député et maire

Il étudie à l'Ecole normale d'instituteurs de Nevers jusqu'en 1884, puis exerce jusqu'en 1929. Après avoir terminé sa carrière professionnelle, il devient Vice-Président de l'Université populaire de Bourges et se consacre à l'action politique. Adjoint au maire en 1929, il est élu député en 1932. En 1941, il est le seul conseiller municipal de Bourges radié par le gouvernement de Vichy. Il joue un rôle modeste dans la Résistance en raison de son âge (74 ans). A la Libération de Bourges, en septembre 1944, en raison de sa mise à l'écart sous le gouvernement de Vichy en 1941, Charles Cochet est nommé maire provisoire. Aux élections municipales de mai 1945, il est élu maire : il a alors 78 ans.

André Cothenet (1897-1976), maire et conseiller général
André Cothenet (1897-1976), maire et conseiller général

Né le 28 octobre 1897 à Bourges, licencié en droit, lauréat du Concours général de droit, il ouvre une étude d'avoué qu'il dirigera pendant près de 50 ans. Il prend part aux deux guerres mondiales : engagé le 17 juin 1915, avant ses 18 ans, il devint sous-lieutenant en mai 1918. Mobilisé en 1939 en tant que capitaine au 105e Régiment d'Artillerie, il est fait prisonnier le 20 juin 1940 et rapatrié le 2 avril 1941 (père de famille nombreuse). En 1943, il devient l'officier adjoint de M. Pontoizeau, chef militaire départemental du mouvement clandestin Libération-Nord.

Après la Libération, il est élu en 1947 au Conseil Municipal de Bourges, puis maire en 1948 jusqu'en 1953. Il devient Conseiller Général du Cher en 1951, jusqu'en 1970.

André Cothenet est décoré de la Croix de Guerre 1914-1918, nommé Chevalier de la Légion d'Honneur à titre militaire en 1946, Chevalier des Palmes Académiques, officier d'Académie et officier de l'Ordre de Georges Ier de Grèce pour ses activités dans l'association Guillaume-Budé (dont l'objet est la publication critique des textes grecs et latins).

Vice-Président de la Société d'Archéologie et d'Histoire du Berry, André Cothenet publia de nombreux essais scientifiques et articles, notamment dans son domaine de prédilection : la numismatique gauloise et gallo-romaine. Il était très actif dans la vie culturelle de Bourges.

Famille Bengy de Puyvallée
Famille Bengy de Puyvallée

Cette famille ancienne compte parmi ses membres des personnages importants dans la vie publique du département depuis l'Ancien Régime : magistrats,  soldats, hommes politiques. Quelques uns méritent d'être nommés...

Philippe-Jacques de Bengy de Puyvallée (1743-1823) : militaire et homme politique français, député lors des Etats Généraux de 1789. Entré comme sous-lieutenant dans le régiment de la Vieille-Marine en 1763, à la fin de la guerre de Sept Ans, il quitte le service en 1775, consacre ses loisirs à l'étude, et à l'exploitation de ses propriétés. Il est nommé, en 1778, administrateur de l'Hôtel-Dieu de Bourges, et enfin, le 27 mars 1789, député de la noblesse aux Etats Généraux du Berry. A l'Assemblée constituante, Bengy de Puyvallée défend l'Ancien Régime. Un de ses discours les plus remarquables est celui qu'il prononça, à la séance du 5 novembre 1789, sur la division territoriale de la France en départements. Peu après, Bengy de Puyvallée quitte la France et émigre. Il revient en 1792, mais toujours soupçonné de prendre le parti du Roi, ses biens sont séquestrés, et il échappe de peu à la condamnation à la peine capitale. Rayé, sous le Directoire, de la liste des émigrés, puis replacé sur cette liste et frappé d'une mesure de proscription, il multiplie les démarches auprès des députés de Paris pour obtenir le droit de résider en France. Redevenu, sous le Consulat, membre de la commission administrative des hospices de Bourges, il obtient, à la Restauration, les titres et grades de chevalier de Saint-Louis (1814), de président (1820) du collège électoral du Cher, et de conseiller général de ce département.

Son fils Claude-Austrégésile de Bengy de Puyvallée (1778-1838)  embrasse également la carrière politique. Il est conseiller général, et élu député du Cher, le 14 novembre 1820.  Fidèle aux traditions de sa famille, il reste un fervant royaliste.

 

Louis Michel dit Michel de Bourges (1798-1853)
Louis Michel dit Michel de Bourges (1798-1853)

Né dans le Var à Pourrières en 1798, Louis Michel fait ses études de droit à Paris. Devenu avocat, il s'inscrit au barreau de Bourges et s'installe dans cette ville. Brillant avocat et fervent anti-royaliste, il prend part à l'insurrection de juillet 1830. Homme engagé, poursuivi pour des articles parus dans la Revue du Cher qu'il fonde en 1829, on le voit à la barre de tous les grands procès de la Monarchie de Juillet. En 1835, il défend brillamment les intérêts de George Sand dans la procédure de séparation de l'écrivain avec son mari le baron Dudevant. Il devient peu après son amant.
Député du Cher après 1849, ainsi que chef du Parti Républicain, il s'oppose farouchement à Napoléon III, aux côtés de Victor Hugo. Contraint à l'exil en Belgique après le coup d'Etat de 1851, très malade, il obtient l'autorisation de rentrer en France : il décède à Montpellier le 16 mars 1853.

Enterré dans "son" Berry, "sans monument fastueux, comme un égalitaire", selon ses dernières volontés, il est connu sous le nom de Michel de Bourges, patronyme qu'il adopte lors de sa carrière d'avocat berruyer.

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