Hommes de lettres et de sciences

Hommes de lettres et de sciences

Berrichons natifs ou d'adoption, ces hommes ont laissé des travaux scientifiques et littéraires qui ont marqué leur temps.

Paul-Adrien Bourdaloue (1798-1868), ingénieur-topographe
Paul-Adrien Bourdaloue (1798-1868), ingénieur-topographe

Paul-Adrien Bourdaloue est très jeune attiré par les études scientifiques. A 17 ans il est chargé de reconstituer la collection des instruments de physique de Sigaud de Lafond légués à la ville de Bourges mais rendus inutilisables à la suite de l'incendie qui détruit le cabinet du collectionneur en 1810.

Devenu ingénieur et topographe, il est l'instigateur du premier système de nivellement orthométrique de la France. Technicien ingénieux, il perfectionne le matériel des géomètres de son époque. Il participe à la création des chemins de fer du Gard, à celui du canal de Berry, du tunnel de Fréjus... Il est responsable de brigade topographique, chargé du nivellement de l'isthme de Suez en 1847 : il relève alors que la différence de niveau entre la mer Méditerranée et la mer Rouge est négligeable, contrairement à ce qu'avaient cru les ingénieurs de Bonaparte. Il fait réaliser le nivellement du département du Cher de 1849 à 1855, travail consigné dans un atlas de 21 cartes et trois volumes de textes. Il est récompensé pour ce travail par Napoléon III qui lui confie la tâche d'entreprendre le Nivellement Général de la France.
A Bourges, il est ajoint au maire Planchat pendant 16 ans : il contribue à l'amélioration de l'eau potable par le captage des eaux de l'Auron et en 1865, il confie à l'architecte Albert Tissandier la conception du château d'eau de Séraucourt à Bourges.

A sa mort il lègue une somme importante pour faire édifier une fontaine place Marcel Plaisant et des statues pour le jardin de l'Archevêché. Au pied de sa tombe, en forme de pyramide faisant référence à ses actions en Egypte pour le canal de Suez, se trouve une borne "Nivellement Général de France" indiquant qu'il repose à 147.12 m par rapport au niveau de la mer.

 

 

 

 

Alphonse Buhot de Kersers (1835-1897), archéologue, historien
Alphonse Buhot de Kersers (1835-1897), archéologue, historien

Né à Bourges le 6 mai 1835, d'un père ingénieur des Ponts et Chaussées, et d'une mère issue d'une famille de magistrats. Après avoir étudié le droit il devient quelques temps attaché au Tribunal de Bourges. Il quitte ce poste pour une intense activité d'historien et d'archéologue. Fondateur de la Société des Antiquaires du Centre, il se consacre à l'étude de l'histoire du département du Cher sur des sujets variés, balayant les époques allant de l'antiquité au XVIIIe siècle. Ses travaux sont reçus avec intérêt par Jules Quicherat (historien et archéologue français, qui aura un rôle important dans l'étude de l'archéologie en France, privilégiant l'étude directe des monuments). Son oeuvre majeure s'intitule "Histoire et Statistique Monumentale du Département du Cher" éditée entre 1875 et 1898. Après sa mort en 1897, son fils poursuivra l'édition de ses oeuvres. Ses écrits et publications restent aujourd'hui des références pour la connaissance du département du Cher et au-delà.

Barthélémy Vincent de Panette dit Marquis de Panette (1785-1863), ingénieur
Barthélémy Vincent de Panette dit Marquis de Panette (1785-1863), ingénieur

Barthélémy Gabriel de Vincent de Panette est né à Lyon dans la paroisse Saint-Martin-d'Ainay le 24 avril 1783. Ingénieur, il est chargé en 1814 de dresser le plan cadastral de la ville de Bourges, connu depuis lors sous le nom de "plan de Panette".

Il est aussi connu à Bourges pour avoir été le propriétaire, dès 1818, de l'ancienne maison des trésoriers de la Sainte-Chapelle de Bourges (façade et portail du XVe siècle), reconstruite au XVIIIe siècle, appelée maintenant "Hôtel de Panette". En 1829, il devient propriétaire du château de Contremoret à Fussy, qu'il fait reconstruire totalement.

Georges Hecq (1852-1903), bienfaiteur des Arts
Georges Hecq (1852-1903), bienfaiteur des Arts

Né à Bourges le 20 août 1852, amateur d'art, on sait de lui qu'il favorisera la carrière de nombreux artistes grâce à sa position de secrétaire particulier du ministre de l'Instruction publique et des cultes entre 1878 et 1895 (Agenor Bardoux, natif de Bourges, puis Jules Ferry ou encore Raymond Poincarré), chargé en particulier de l'administration des Beaux-Arts de 1878 à 1895. A partir de 1888, il prend une part active dans les envois de l'Etat aux musées de la ville de Bourges : tableaux exposés au Salon des artistes français, ainsi qu'un marbre et des pièces en étain signés Jean Baffier. A partir de 1893, il est membre du Conseil Supérieur des Beaux-Arts. Il favorisera la carrière de Rodin. Il collectionne lui-même plusieurs oeuvres de Rodin, de Jean Baffier, ainsi que des porcelaines de Sèvres et des écoles du nord de l'Europe.
A sa mort en 1903 à Saint Cloud, la famille de Georges Hecq fait don d'une partie de sa collection aux musées de la ville de Bourges, dont les quatre Rodin du musée du Berry. En 1905, Rodin réalise un buste de Georges Hecq en pierre pour orner sa tombe aux Capucins. Mais en 1935, le musée Rodin récupère cette oeuvre originale, en échange de deux reproductions en bronze, dont l'une se trouve aux Capucins et l'autre au musée du Berry.

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