Les Prisonniers de la Grande Guerre
Les Prisonniers de la Grande Guerre
Dossier préparé par Didier Arnold.
Plan de l'exposition
- Michel Tessiot d'Annoix s'évade de Münster (diapositive 1).
- Léon Maillet de Fussy : un autre évadé de Münster (diapositive 2 à 4).
- Etienne Berton de Sury-en-Vaux : prisonnier à Lechfeld et Puchheim (diapositive 5 à 14).
Le Miroir n°49 du 1er novembre 1914 (cote 130 J 21)
En 1915, Michel Tessiot, d’Annoix, est adjudant au 20e bataillon de chasseurs. Au mois d'octobre 1915, à Givenchy (sans doute Givenchy-en-Gohelle, Pas-de-Calais), il est fait prisonnier. Il est envoyé en Allemagne, au camp de Münster (Westphalie, actuellement Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie). Dès le début de sa captivité, il songe à s’évader et se prépare en conséquence, avec un sergent-major du 26e régiment d'infanterie. Le 17 janvier 1916, à l’occasion d’une corvée à l’extérieur du camp, ils saisissent leur chance et s’enfuient en direction de la Hollande.
Ce manuscrit n’est pas daté, et ne contient aucun renseignements sur le narrateur, hormis son lieu de résidence et son unité d’appartenance. Au début du conflit, le 20e Bataillon de Chasseurs à pieds est stationné à Baccarat (Meurthe-et-Moselle).
Il fait partie d’un lot de documents, don de Madame Edith Cotin (cote J 2780).
Il vous est proposé en version manuscrite ou dactylographiée pour une lecture plus facile (voir liens en bas de page). Cette dernière est la retranscription exacte du texte original.
Léon Maillet en Hollande (5 Num 59/1)
Léon Maillet est né le 15 mai 1886 à Fussy (Cher). Domestique, il s'engage pour trois ans le 25 septembre 1907 au 4e régiment de Zouaves. Ayant atteint le grade de caporal, il est libéré le 25 septembre 1910.
Lors de la mobilisation d'août 1914, il rejoint le 2e régiment de Zouaves avec lequel il participe aux premiers combats en Belgique, à Charleroi. Lors du repli, il est blessé à Mettet et hospitalisé à Florennes où il est capturé par les Allemands le 24 août.
Le 13 septembre, il est transporté par voie ferrée dans la Ruhr, à l'hôpital de Recklinghausen. Il est ensuite envoyé le 8 octobre à l'hôpital de Münster (Westphalie, actuellement Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie). Enfin, le 8 janvier 1915, il est interné au camp de Münster II. En 1916, il demande à intégrer un groupe qui travaille dans l'agriculture à Nottuln, à 20 km au sud-ouest de Münster. Le 24 mars, il s'évade avec quatre de ses camarades. Après cinq nuits de marches éprouvantes, ils réussissent à gagner la Hollande. Ils se rendent au consulat français de Rotterdam et sont rapatriés en France via l'Angleterre.
Le 4 avril, Léon rejoint le dépôt de son régiment à Sathonay (Rhône). Il est envoyé en convalescence du 27 avril au 26 juillet 1916. Il est ensuite affecté dans diverses unités en Algérie et au Sénégal. Démobilisé le 20 avril 1919, il se rengage le 18 décembre et continue sa carrière militaire jusqu'en 1927. Il se retire à Relizane (Algérie).
Au début de son récit, Léon Maillet évoque ses conditions de captivité. Puis, il raconte son évasion. Son récit est paru dans La Dépêche du Berry n°5097 du 8 mai 1916.
Les documents présentés sur cette page font partie d'un don de Monsieur Georges BOURGOIN (cote 5 Num 59). Léon MAILLET est le grand-oncle maternel du donateur.
Passeport établi par le Consulat Général de France à Rotterdam (recto) - (5 Num 59/1).
Passeport établi par le Consulat Général de France à Rotterdam (verso) - (5 Num 59/2).
Étienne Berton le 14 août 1916 à Puchheim (J 2850/1)
Étienne Désiré Berton est né le 26 octobre 1885 à Sury-en-Vaux (Cher). Comme son père, il est prénommé Étienne et il est vigneron.
Il effectue son service militaire au 26e RI, du 6 octobre 1906 au 25 septembre 1908.
En août 1914, il est mobilisé au 85e RI de Cosne, il est muté au 13e RI le 9 février 1915. Il est fait prisonnier le 7 juillet à la Tête à Vache (forêt d'Apremont). D'abord interné au camp de Lechfeld, Étienne est ensuite transféré au camp de Puchheim, en Bavière, à l'ouest de Munich. Il est rapatrié le 28 décembre 1918 et démobilisé le 2 avril 1919.
Ce don comprend entre autre une partie de sa correspondance avec ses parents, soit 58 cartes postales de correspondance de prisonnier de guerre fournies par le camp de Puchheim et 6 lettres, du 1er août 1916 au 9 novembre 1918. Dans ces courriers, Étienne parle de sa santé et du temps, des lettres qu'il reçoit, mais surtout des colis. Il indique ainsi précisément à ses parents ce qu'ils doivent mettre dans ceux-ci. On devine à travers ces demandes que la nourriture est une préoccupation constante pour lui. Ce qui n'est pas étonnant vu la maigre pitance servie par les geôliers.
Si les conventions internationales prévoient que les prisonniers ne peuvent travailler, aucun des camps ne les respectent. Ainsi Étienne mentionne qu'il travaille dans différentes fermes, dans les étables, à faire du bois ou à faucher.
A noter également la présence de documents iconographiques concernant le camp de Lechfeld (seulement deux) mais surtout du camp de Puchheim (cartes postales illustrées et photographies).
Les documents présentés sur cette page font partie d'un don de Monsieur Lucien Coquery (cote J 2850). Étienne Berton est le grand-père maternel du donateur.
J 2850 Documents familiaux. – [...] ; Première Guerre mondiale, documents d'Étienne Désiré BERTON : cahier d'écolier, lettres, cartes postales, cartes postales de prisonnier de guerre, brochure [Hilfsbuch im felde], livre [Cours de langue allemande], carton d'emballage de cigarettes [Kaiserliche, Tabakmanufaktur Straßburg i. Els.], livret individuel, carte-avis, carte du combattant, récépissé, reçu (1897-1934) ; [...]
Vue du camp militaire de Lechfeld avant-guerre (J 2850/6).
L'entrée du camp de Puchheim (J 2850/5).
Vue de l'entrée et des prisonniers au camp de Puchheim (J 2850/7).
Prisonniers russes, serbes et français (J 2850/4).
Photographie de l'allée centrale et des baraquements (J 2850/3).
Carte postale envoyée par Etienne Berton à ses parents (30 novembre 1916) (recto - J 2850/8).
Carte postale envoyée par Etienne Berton à ses parents (30 novembre 1916) (verso - J 2850/9).
Etienne travaille dans les étables (J 2850/10).
Carte du combattant (J 2850/11).