Élise Pasdeloup (J 2860)
Philibert Pasdeloup est né le 30 avril 1874 aux Aix-d'Angillon (Cher). Son épouse, Élise Lefort, est née le 23 janvier 1882, dans la même commune.
Les parents de Philibert étant bouchers, c'est donc tout naturellement que lui et sa femme exercent ce métier, sans doute en reprenant l'affaire familiale aux Aix. Il cultivent aussi des terres agricoles où poussent la vigne, le blé et l'avoine, et possèdent des prés, pour engraisser les bêtes achetées.
Le couple a une fille, Huguette, et la vie se déroule normalement lorsque survient la Grande Guerre qui va séparer cette famille apparemment très unie.
Tout au long de la guerre, dans ses lettres à Élise, Philibert parle de son métier. Il évoque ainsi le prix de la viande et d'autres préoccupations propres à un boucher. Sinon, comme dans toutes les lettres de poilus, il demande des nouvelles de sa fille et de la famille, parle de son quotidien, des vêtements, de la nourriture, du temps qu'il fait, des permissions attendues avec impatience,...
Pendant que Philibert est sous les drapeaux, c'est Élise qui a la charge de la boutique. Elle est aidée par Désiré, le frère de Philibert, qui, atteint d'une maladie du coeur, est inapte au service. Mais ce dernier est aussi fort occupé dans sa mairie.
Dans sa correspondance avec son mari, outre les nouvelles familiales et les petits mots écrits par Huguette, Élise parle régulièrement de la bonne marche du commerce et des difficultés qu'elle éprouve en ces temps difficiles : quelle viande elle a vendue, les prix d'achat de la viande et les prix de revente, quelques mots sur les clients ou les autres bouchers,... Il lui faut de plus s'occuper des terres que le couple possède, des vignes et des récoltes de blé et d'avoine. Enfin, elle s'occupe aussi de planter des betteraves, des haricots et des pommes de terre.
Grâce à une donation effectuée par Monsieur Jean Goeury (cote J 2860), il est ainsi possible de pouvoir non seulement lire les envois du soldat Philibert Pasdeloup, mais surtout les réponses de son épouse, ce qui est moins courant. L'aperçu qui est ainsi donné de la vie des femmes à l'arrière est particulièrement intéressant. Ici, en l'occurrence, il est possible de se faire une idée du travail d'une commerçante, qui de plus cumule des tâches agricoles avec son activité à la boucherie.
Malheureusement, ce fonds ne comprends pas l'intégralité des échanges épistolaires entre Philibert Pasdeloup et son épouse. Ainsi, aucune lettre d'Élise de 1917 ne sont conservées, et très peu de 1916. Il comprend néanmoins 69 lettres de Philibert à sa femme, écrites du 13 septembre 1914 au 3 décembre 1918 et 45 lettres d'Élise à son époux, rédigées du 5 août 1914 au 28 décembre 1918.