Les Combattants de la Grande Guerre

Les Combattants de la Grande Guerre

Dossier préparé par Didier Arnold.

 

Plan de l'exposition

  • Édouard Legros de Bengy-sur-Craon : souvenirs du 295e RI (diapositive 1 à 5).
  • Émile Violet : ouvrier à "la Pyro" (diapositive 6 à 13).
  • Émile Raine, conducteur d'ambulance : du front Occidental à l'Armée d'Orient (diapositive 14 à 23).
  • Charles Carré : 2e Groupe d'aviation (diapositive 24 à 33).
  • Fernand et Marcel Paillard : les naufragés du Gallia (diapositive 34 à 40).
  • Romain Darchy : 408e RI, récits de guerre (diapositive 41 à 45).
  • Élie Achille Guingand : poilu de Saint-Satur, récipiendaire de la médaille de Saint-Georges (diapositive 46 à 55).
  • Georges Lamoureux : artilleur au 37e RAC (diapositive 56 à 61).
  • Louis Bedu et Pataud : l'artilleur et le chien (diapositive 62 à 67).
  • Victor Mathieu : vétérinaire et député (diapositive 68 à 73).

 

 

(À l'ouverture de l'exposition, un menu déroulant apparaîtra en bas à gauche de votre écran afin que vous puissiez accéder directement à la partie de votre choix).

1. Édouard Legros de Bengy-sur-Craon : souvenirs du 295e RI
1. Édouard Legros de Bengy-sur-Craon : souvenirs du 295e RI

(Photographie d'Édouard Legros).


En 1953, Édouard est à la retraite quand un couple de parisiens s'installe dans une maison proche de la sienne. En effet, cette année là, Gaston de Zélicourt et Paula, son épouse, achètent une résidence secondaire à Bengy-sur-Craon. Rapidement, Édouard se révèle un voisin très serviable, toujours prêt à rendre service, et toujours jovial.

Quand Édouard est atteint d'un cancer des poumons en 1961, Gaston lui rend visite régulièrement, et ils parlent souvent de la Grande Guerre. C'est au cours du mois d'août de cette année que Gaston de Zélicourt recueille le récit d'Édouard et réalise un tapuscrit.

Édouard Legros décède à Bengy-sur-Craon le 26 février 1962. Le document rédigé par Gaston de Zélicourt tombe ensuite dans l'oubli.

  • Le tapuscrit ressurgit du passé

Mais en 2013, suite à l'opération "Collecteurs d'Histoire", le jeune Noah Jeannet et sa mère retrouvent le tapuscrit en fouillant dans des affaires ayant appartenu à Pierre Jacquet, son grand-père maternel. C'est en fait l'arrière-grand-mère de Noah qui en avait fait l'acquisition auprès du brocanteur d'Aubigny-sur-Nère.

Élève à l'école Jules Ferry, Noah ramène sa précieuse trouvaille à son instituteur, Philippe Boursault. A la lecture de ces souvenirs de guerre naît alors le projet de réaliser un recueil de poèmes. Les élèves de CM1 et CM2 effectuent des recherches notamment aux Archives départementales, des ateliers d'écriture sont encadrés par l'écrivaine et poète Sylvie Durbec. C'est ainsi qu'Un jour sans nouvelles est finalement publié aux éditions Mille Univers.

Dans le cadre de ce travail, deux membres de la famille d'Édouard Legros découvrent ce texte. Et la femme de Gaston de Zélicourt peut aussi redécouvrir ce travail réalisé par feu son mari. Elle pourra alors apporter de précieux renseignements sur Édouard Legros et raconter comment ce travail s'est effectué.

Ce récit fait partie d’un lot de documents ayant appartenu à Pierre Jacquet de Saint-Martin-d’Auxigny, don de sa fille Anne-Marie (cote J 2819).

2. Édouard Legros de Bengy-sur-Craon : souvenirs du 295e RI
2. Édouard Legros de Bengy-sur-Craon : souvenirs du 295e RI

Gaston de Zélicourt.

3. Édouard Legros de Bengy-sur-Craon : souvenirs du 295e RI
3. Édouard Legros de Bengy-sur-Craon : souvenirs du 295e RI

Edouard Legros et sa femme Lucie.

4. Édouard Legros de Bengy-sur-Craon : souvenirs du 295e RI
4. Édouard Legros de Bengy-sur-Craon : souvenirs du 295e RI

La maison d'Edouard Legros à Bengy-sur-Craon, rue de la Croulotte.

5. Édouard Legros de Bengy-sur-Craon : souvenirs du 295e RI
5. Édouard Legros de Bengy-sur-Craon : souvenirs du 295e RI

La tombe d'Edouard Legros à Bengy-sur-Craon.

6. Émile Violet : ouvrier à "la Pyro"
6. Émile Violet : ouvrier à "la Pyro"

(Départ pour Bourges (Avril 1915)).

 

Émile Violet est né le 3 avril 1877 à Clessé (Saône-et-Loire). Vigneron, c'est aussi un folkloriste, spécialiste du patois mâconnais, auteur de nombreux ouvrages.

Le 30 mars 1915, il est convoqué au 37e régiment d'artillerie à Bourges où il doit se rendre le 12 avril. Le 19 avril, il commence son travail à "la Pyro" (appellation familière pour l'École Centrale de Pyrotechnie Militaire). Il débute aux ateliers des explosifs au point 700 mais change plusieurs fois de poste de travail par la suite.

Dans son récit apparaissent les dangers inhérents à ce genre de fabrication. Les conditions de travail sont dures, les produits - comme le mercure - toxiques, les explosions fréquentes, arrachant une jambe, crevant un oeil ou causant d'autres graves blessures, voire même tuant un malheureux ouvrier dans un moment d'inattention. Le lait est l'anti-poison universel mais il se révèle peu efficace. Tremblements, vertiges, affections de peaux touchent toutes les personnes exposées.

Les conditions d'hébergement d'Émile ne sont pas non plus très confortables. A son arrivée, il loge dans un hangar et dort sur une simple paillasse. Le 7 juillet, il trouve une place sous une tente. Les jours de pluie, l'eau tombe sur son lit.

Heureusement, les visites de sa femme et de sa fille sont un dérivatif à sa triste situation et il apprécie beaucoup les séjours à l'hôtel en leur compagnie. Il décide finalement de louer un logement et de les faire venir à Bourges pour l'hiver. Le 15 octobre 1914, ils emménagent. Elles repartent en avril.

Du 28 juillet 1914 au 3 août 1919, Émile Violet tient un journal dans lequel il commente les événements locaux et internationaux et raconte sa guerre, ses conditions de travail, les restrictions qui s'amplifient, sa famille qui lui manque. De loin en loin, il mentionne la mort d'un ami, tombé au front.

Ce fonds (cote 5 NUM 39) provient de documents prêtés par Monsieur Denis Roudier aux Archives départementales de Saône-et-Loire qui en ont assuré la numérisation.

  • L'École Centrale de Pyrotechnie Militaire

Transférée de Metz à Bourges en 1870, l'École Centrale de Pyrotechnie Militaire assure la formation des artificiers. A cette première mission s'ajoute ensuite la fabrication de munitions pour l'artillerie et l'aviation. Pendant la Grande Guerre, la production journalière est de 80 000 cartouches, 40 000 fusées d'amorçage et 700 kg de fulminate de mercure (utilisé dans la fabrication des amorces).

7. Émile Violet : ouvrier à "la Pyro"
7. Émile Violet : ouvrier à "la Pyro"

Logement sous la tente (Juillet 1915).

8. Émile Violet : ouvrier à "la Pyro"
8. Émile Violet : ouvrier à "la Pyro"

Au travail avec un collègue.

9. Émile Violet : ouvrier à "la Pyro"
9. Émile Violet : ouvrier à "la Pyro"

Le travail.

10. Émile Violet : ouvrier à "la Pyro"
10. Émile Violet : ouvrier à "la Pyro"

"Il y a du danger ici" (19 avril 1915).

11. Émile Violet : ouvrier à "la Pyro"
11. Émile Violet : ouvrier à "la Pyro"

Le mercure sort de terre et il pleut sur le lit d'Emile (19 Juillet 1915).

12. Émile Violet : ouvrier à "la Pyro"
12. Émile Violet : ouvrier à "la Pyro"

Explosion à la fulminaterie, 3 morts et 12 blessés (1er Mars 1916).

13. Émile Violet : ouvrier à "la Pyro"
13. Émile Violet : ouvrier à "la Pyro"

Sortie des ouvriers (3 Num 10/5).

14. Émile Raine, conducteur d'ambulance : du front Occidental à l'Armée d'Orient
14. Émile Raine, conducteur d'ambulance : du front Occidental à l'Armée d'Orient

(Émile Raine et sa femme (1910)).

 

Émile Raine est né le 15 novembre 1885 à Veules-les-Roses (Seine-Inférieure, aujourd'hui Seine-Maritime). En 1905, la préfecture de police de la Seine lui délivre le certificat de capacité pour la conduite des voitures automobiles à pétrole. Avant-guerre, il réside à Paris où il exerce la profession de conducteur d'automobiles, comme chauffeur de maître. Sa femme est couturière. Le couple a un enfant, André.

De 1906 à 1908, il effectue son service militaire au 11e RA. En 1912, suite à un changement de domicile, sa fiche matricule indique qu'il est affecté au 19e Escadron du Train. Mobilisé dans cette unité en août 1914, il est affecté au service automobile du 13e RA le 1er septembre. Il est ensuite muté successivement à la Section Sanitaire automobile n°2, à la n°24 le 12 juillet 1916, puis à la n°3 le 4 août. Il retourne avec plaisir le 27 août sa chère section n°2. Son parcours le mène de la Belgique à la Marne, l'Alsace, Verdun et bien d'autres lieux.

Début mars 1917, Émile se rend au Havre afin de récupérer de nouveaux véhicules, des GMC venus tout droit des États-Unis. Le 6 août 1917, il part de Marseille pour l'Armée d'Orient. Le 12 août, il embarque à Tarente et débarque le 13 à Itea, dans le golfe de Corinthe. Émile écrit dans son carnet : «La traversée a été superbe les sous-marins nous ont pas inquiétés du tout. a bord nous avons été très bien nourrit».

Le lendemain, c'est le départ pour Salonique, par la route d'abord, par voie ferrée ensuite. Il arrive à Salonique le 17 août. Il est le témoin du grand incendie qui ravage le centre de cette ville pendant 32 heures, du 18 au 19 août. Le 28 août, c'est la fête à Salonique. Émile et ses camarades, goguenards, observent des danseurs : «nous nous forçons pour ne pas éclaté de rire, car eux sont très sérieux et certainement serais furieux de nous voir rires pendant la danse». En bon Français, Émile note aussi ses observations sur la nourriture et les boissons : «les uns manges du Pastèque (genre de melon) les autres boivent du mastique (genre d'absinthe) qui est très fort et qui boivent même pur. j'en ai bu avec de l'eau il m'a sembler boire une absinthe a l'eau en France mais qui m'a dégouté pour en boire un autre». Concernant le vin fourni par l'armée, Émile  se plaint : «le vin n'est pas épatant car c'est du vin sucré de la Grèce». Parfois, la cohabitation avec les locaux se passe mal : «Hier soir un homme de la section étant saoul a eu une dispute avec des Grecs il a reçu deux coups de couteau il est à l'hôpital».

Le 20 septembre, l'unité d' Émile quitte Salonique et entre en Albanie le 23. Au cours de sa campagne d'Orient, Émile effectue un long périple qui le conduit en Albanie, en Serbie, en Bulgarie et enfin en Roumanie. Le 18 mars 1919, il part en train de Bucarest vers Constanza afin d'embarquer pour Marseille. Il est démobilisé le 7 avril 1919.

Émile Raine note soigneusement dans ses carnets tous ses déplacements ainsi que les faits marquants. Il livre une vision de la guerre à travers le regard d'un conducteur d'ambulance, souvent appelé à monter au plus près de la ligne de feu afin de récupérer les blessés. Une fois arrivé en Orient, il découvre un autre monde. A travers ses écrits et ses photographies, il se fait alors aussi ethnologue et décrit les moeurs locales. Il envoie de nombreuses cartes postales à sa femme et à son fils au fil de ses étapes.

Émile Raine évoque aussi des lettres qu'il aurait envoyées, mais seules des cartes postales sont parvenues aux Archives départementales du Cher. Une seule a été envoyée du front occidental en avril 1916. Les autres évoquent son départ de Marseille pour l'Orient via l'Italie (41) et son séjour dans les Balkans (160). Ces cartes postales complètent ainsi les carnets de notes et les quelques photographies que contient le fonds, donné par Monsieur André Raine (cote J 2034).

15. Émile Raine, conducteur d'ambulance : du front Occidental à l'Armée d'Orient
15. Émile Raine, conducteur d'ambulance : du front Occidental à l'Armée d'Orient

Sur le Front en France (21 Mars 1916).

16. Émile Raine, conducteur d'ambulance : du front Occidental à l'Armée d'Orient
16. Émile Raine, conducteur d'ambulance : du front Occidental à l'Armée d'Orient

Traversée pour l'Orient.

17. Émile Raine, conducteur d'ambulance : du front Occidental à l'Armée d'Orient
17. Émile Raine, conducteur d'ambulance : du front Occidental à l'Armée d'Orient

Salonique.

18. Émile Raine, conducteur d'ambulance : du front Occidental à l'Armée d'Orient
18. Émile Raine, conducteur d'ambulance : du front Occidental à l'Armée d'Orient

En Albanie.

19. Émile Raine, conducteur d'ambulance : du front Occidental à l'Armée d'Orient
19. Émile Raine, conducteur d'ambulance : du front Occidental à l'Armée d'Orient

En Serbie.

20. Émile Raine, conducteur d'ambulance : du front Occidental à l'Armée d'Orient
20. Émile Raine, conducteur d'ambulance : du front Occidental à l'Armée d'Orient

Serbie (20 Décembre 1917).

21. Émile Raine, conducteur d'ambulance : du front Occidental à l'Armée d'Orient
21. Émile Raine, conducteur d'ambulance : du front Occidental à l'Armée d'Orient

Sofia (18 Décembre 1918).

22. Émile Raine, conducteur d'ambulance : du front Occidental à l'Armée d'Orient
22. Émile Raine, conducteur d'ambulance : du front Occidental à l'Armée d'Orient

Bucarest (30 Décembre 1918).

23. Émile Raine, conducteur d'ambulance : du front Occidental à l'Armée d'Orient
23. Émile Raine, conducteur d'ambulance : du front Occidental à l'Armée d'Orient

Constanza (22 Mars 1919).

24. Charles Carré : 2e Groupe d'aviation
24. Charles Carré : 2e Groupe d'aviation

(Charles Carré (5 Num 63/50)).

 

Charles Carré est né le 23 janvier 1876 à Étampes (Seine-et-Oise, Essonne depuis 1968). Il commence sa vie professionnelle comme facteur à La Guerche (sans plus de précision, sans doute La Guerche-sur-l'Aubois dans le Cher), employé du chemin de fer d'Orléans, de 1899 à 1903. Il est ensuite gérant d'épicerie d'une chaîne parisienne Au planteur de Caïffa de 1904 à 1939. Il tient en premier lieu une boutique à Vierzon de 1904 à 1906. En fin d'année 1906, il s'installe à Châteauroux (50 grande rue) où il reste jusqu'à début juin 1931. Il retourne alors à Vierzon et prend sa retraite en octobre 1939.

Il épouse Marie née Loiseau le 4 février 1901. De cette union naissent deux enfants, un fils Paul et une fille Marie.

Le conseil de révision l'ajourne pour faiblesse en 1897, puis de nouveau en 1898. Il est finalement classé dans les services auxiliaires en 1899 pour faiblesse et varices. Mais pour lui aussi, la Grande Guerre va changer tout cela. L'hécatombes des premiers mois de conflit oblige l'armée française à faire flèche de tout bois et à intégrer dans ses rangs même ceux qui n'étaient pas reconnus apte au service militaire. Charles est donc classé bon pour le service armé par la commission de réforme de Châteauroux du 7 novembre 1914. Il est donc incorporé au 62e RIT (Régiment d'Infanterie Territoriale) le 28 décembre. Il est ensuite affecté au 295e RI le 24 mai 1915. Il monte au front le 24 septembre. Le 23 mars 1918, il est muté au 2e Groupe d'aviation qu'il rejoint le 28. Les unités de ce groupe affectées à la Ve armée sont les escadrilles SPA 76 (chasse), Br 222 (reconnaissance) et la 15SPA (15e Section Photographique Aérienne). C'est cette dernière unité que Charles intègre, comme photographe. Il est démobilisé le 1er février 1919.

Les documents présentés sur cette page font partie d'un don de Monsieur Guy Carré (cote 5 Num 63). Charles Carré est le grand-père du donateur. 

Ce fonds contient entre autre d'intéressantes photographies sur les unités du 2e Groupe d'aviation rattachées à la Ve armée. Ceci permet de suivre une partie des déplacements de ces unités en 1918, d'apercevoir certaines des installations utilisées ainsi que des matériels automobiles et aériens. Sont notamment visibles la ferme de Maison Neuve (Aisne) avec sur la droite du cliché un laboratoire photographique mobile (véhicule et remorque), Trécon et Champaubert (Marne). Les deux photographies aériennes datent du 19 juillet 1918 et concernent les communes de Dormans et Châtillon-sur-Marne, situées dans le département de la Marne entre Château-Thierry et Épernay.

Charles Carré est décédé et inhumé à Vierzon en 1949.

5 Num 63 Première Guerre mondiale, documents de Charles Carré : livret individuel, cartes postales, photographies, photographies aériennes, bons [de versement d'or, de souscription aux 2e et 3e emprunts], certificats [de propriété de terres et de prés, médical, de présence au corps, d'arrêté et de paiement à la démobilisation], tract allemand pour la paix [bilingue franco-anglais], ordre de transport, menus, programmes de spectacles, ordre de service, télégramme, carte d'invitation, état individuel, carte de demande de renseignements, demande de certificat d'ancien combattant, courrier. 1897-1928

25. Charles Carré : 2e Groupe d'aviation
25. Charles Carré : 2e Groupe d'aviation

Menu du 25 Mars 1918 (5 Num 63/21).

26. Charles Carré : 2e Groupe d'aviation
26. Charles Carré : 2e Groupe d'aviation

Menu du 28 Mars 1918 (5 Num 63/22.

27. Charles Carré : 2e Groupe d'aviation
27. Charles Carré : 2e Groupe d'aviation

Ferme de Maison Neuve le 3 mai 1918 (3 Num 63/64).

28. Charles Carré : 2e Groupe d'aviation
28. Charles Carré : 2e Groupe d'aviation

L'aérodrome de Trécon en Juin 1918 (5 Num 63/66).

29. Charles Carré : 2e Groupe d'aviation
29. Charles Carré : 2e Groupe d'aviation

Un Bréguet XIV à Trécon. A l'arrière-plan, un Spad XIII sans doute de la Spa 76 (5 Num 63/69). Le Bréguet XIV porte l'insigne de la Br 229. Avion de passage ?

30. Charles Carré : 2e Groupe d'aviation
30. Charles Carré : 2e Groupe d'aviation

Photographie aérienne du 9 Juillet 1918 (5 Num 63/61).

31. Charles Carré : 2e Groupe d'aviation
31. Charles Carré : 2e Groupe d'aviation

Charles Carré vers Champaubert (5 Num 63/55).

32. Charles Carré : 2e Groupe d'aviation
32. Charles Carré : 2e Groupe d'aviation

La Baraque de la 15e SPA à Champaubert le 14 Juillet 1918 (5 Num 63/56).

33. Charles Carré : 2e Groupe d'aviation
33. Charles Carré : 2e Groupe d'aviation

Programme du concert du 15 Décembre 1918 (5 Num 63/27).

34. Fernand et Marcel Paillard : les naufragés du Gallia
34. Fernand et Marcel Paillard : les naufragés du Gallia

(Quelques rescapés du torpillage).

 

Fernand Paillard est né le 5 août 1887 à Dun-sur-Auron (Cher). Avant-guerre, il exerce la profession d'employé de commerce. Mobilisé au 95e RI, il est ensuite muté au 35e RI le 23 septembre 1916.

Son frère Marcel est né le 21 mai 1890 à Bourges (Cher). A la mobilisation, il suit le même parcours militaire que Fernand.

Fernand et Marcel Paillard se retrouvent donc au sein du 35e RI. Le 3 octobre 1916, ils embarquent sur le paquebot Gallia qui appareille vers 18h00 à destination de Salonique. Ce navire transporte à son bord 2000 soldats et plus de 300 marins.

Le Gallia est un paquebot transatlantique français de la Compagnie de navigation Sud-Atlantique, lancé en 1913, l'un des plus grands navires construits avant la Première Guerre mondiale. Il est transformé en croiseur auxiliaire le 16 mai 1915. Le 4 octobre, il est torpillé au sud de la Sardaigne. Les deux frères font partie des survivants. Sur ce navire sert un matelot, Maurice Giroth, originaire lui aussi du Cher (de La Chapelle-Saint-Ursin) et qui travaille à la chaufferie. Il périt dans la catastrophe, de même qu'Antony Rondet, soldat au 35e RI et natif de Dun-sur-Auron. Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 12 décembre 1921, les marins du Gallia, dont Maurice Giroth, sont inscrits à titre posthume au tableau spécial de la Médaille militaire.

Von Arnauld de la Périère, le commandant du sous-marin U-35 qui a coulé le Gallia, est souvent présenté comme un descendant de Huguenots, ce qui n'est pas le cas, sa famille étant catholique et son ancêtre ayant émigré bien après la révocation de l'édit de Nantes. Pour plus de renseignement sur ce fameux personnage, as des as des sous-mariniers, voir le site d'Yves Dufeil : www.histomar.net/arnauld/htm/indexarnauld.htm           

Les frères Paillard rejoignent finalement l'armée d'Orient le 1er décembre 1916. Malheureusement, Fernand, qui fait maintenant partie du 1er régiment de marche d'Afrique, est tué le 3 avril 1917 à Dihovo (Serbie, actuellement en République de Macédoine). Le 21 avril, Marcel écrit une lettre particulièrement émouvante à sa mère pour lui annoncer la triste nouvelle. Marcel est démobilisé le 6 avril 1919.

Les documents présentés sur cette page font partie d'un don effectué par M. Alexandre PAILLARD, fils de Marcel :

5 Num 34   Première Guerre mondiale, documents de Fernand et Marcel Paillard : correspondance, certificats [de déclaration de vouloir servir comme engagé volontaire, d'attribution de la médaille commémorative du Maroc, attestant que Marcel était sur le Gallia le 4 octobre 1916, de mariage et de domiciliation], photographies, cartes postales. 1909-1919

35. Fernand et Marcel Paillard : les naufragés du Gallia
35. Fernand et Marcel Paillard : les naufragés du Gallia

Attestation de Marcel.

36. Fernand et Marcel Paillard : les naufragés du Gallia
36. Fernand et Marcel Paillard : les naufragés du Gallia

Le Miroir, n°152, 22 Octobre 1916.

37. Fernand et Marcel Paillard : les naufragés du Gallia
37. Fernand et Marcel Paillard : les naufragés du Gallia

Le Gallia (D. R.).

38. Fernand et Marcel Paillard : les naufragés du Gallia
38. Fernand et Marcel Paillard : les naufragés du Gallia

Extrait du journal de bord de l'U-35 (D. R., aimablement fourni par Yves Dufeil).

39. Fernand et Marcel Paillard : les naufragés du Gallia
39. Fernand et Marcel Paillard : les naufragés du Gallia

Extrait du journal de bord de l'U-35 (D. R., aimablement fourni par Yves Dufeil) (suite).

40. Fernand et Marcel Paillard : les naufragés du Gallia
40. Fernand et Marcel Paillard : les naufragés du Gallia

"Le Sauvetage des naufragés", L'Illustration, n°3843, 28 Octobre 1916 (130 J 22/13).

41. Romain Darchy de Sancerre : 408e RI, récits de guerre
41. Romain Darchy de Sancerre : 408e RI, récits de guerre

(Couverture des Récits de guerre de Romain Darchy publiés par Véronique Onfray).

 

Romain Darchy naît à Sancerre le 26 juillet 1895. Quand la Première Guerre mondiale éclate, il travaille comme second clerc dans une étude notariale. Comme tout le monde, il pense que la guerre sera courte...

Le 19 décembre 1914, il est incorporé au 27e RI à Dijon. Puis, il est affecté au 408e RI, au sein duquel il combattra jusqu’à sa capture en juillet 1918.

De cette période tragique et éprouvante dont il ressortira marqué à tout jamais, comme tous ses camarades, Romain Darchy à laissé des écrits qui ont été en grande partie édités fin 2012 avec le soutien de la ville de L’Aigle, où il a passé les dernières années de sa vie : Récits de guerre 1914-1918 (voir première et quatrième de couverture ci-contre). Cet ouvrage entraîne le lecteur dans les pas de cet homme qui nous fait (re)découvrir l’univers des tranchées, mais aussi les marches d’approche si longues et si épuisantes, la faim, la soif, la chaleur et le froid, et bien d’autres épreuves qu’il traversera avec courage, motivé par un patriotisme sans faille et la camaraderie si profonde qui le lie aux combattants qu’il côtoie.

Ce remarquable témoignage est aujourd’hui révélé au public grâce au travail, à la patience et à la ténacité de la fille (Monique) et surtout de la petite-fille (Véronique) de Romain Darchy. Ce témoignage est en effet exceptionnel à plus d’un titre. D’abord parce qu’il couvre la quasi-totalité du conflit, de décembre 1914 à juillet 1918 en tant que combattant, puis comme prisonnier jusqu’en décembre 1918, ce qui est assez rare finalement. Il est aussi assez unique  par son pouvoir d’évocation, qui plonge le lecteur dans une ambiance parfois apocalyptique, souvent très éprouvante humainement. Romain Darchy fait preuve de grandes qualités littéraires et documentaires : il restitue les dialogues avec talent, rapporte des situations rigoureusements observées, rend compte de ses impressions et de ses sentiments avec précision. Enfin, Romain Darchy est un témoin véritable qui veut faire connaître avec franchise et spontanéité la réalité de la guerre, la sienne et celle de ses frères d’armes, afin que leur souvenir ne se perde pas.

Pour des raisons éditoriales, seules les pages relatant le début de la captivité de Romain Darchy ont été publiées. Véronique Onfray a fort obligeamment rédigé un résumé (voir lien en bas de page Résumé de la captivité en Allemagne) de la centaine de pages constituant la suite du récit de la captivité de Romain Darchy à Giessen et Meschede, d’août à novembre 1918.

Pour découvrir le destin hors du commun de cet homme, Mme Onfray a aussi rédigé un document mettant en perspective le récit de son grand-père et les événements historiques qu’il a traversés (voir lien en bas de page Une vie offerte à la France).

Enfin, les reproductions photographiques mises à disposition par les descendants de la famille Darchy ont été regroupées dans un "album photo" (voir lien en bas de page Album photo).

42. Romain Darchy de Sancerre : 408e RI, récits de guerre
42. Romain Darchy de Sancerre : 408e RI, récits de guerre

L'harmonie municipale de Sancerre (sans doute peu avant la guerre). Romain Darchy est debout à droite (coll. des descendants Darchy).

43. Romain Darchy de Sancerre : 408e RI, récits de guerre
43. Romain Darchy de Sancerre : 408e RI, récits de guerre

Romain Darchy à Beaulieu-sur-Mer où il était en convalescence au cours de l'été 1916 après sa blessure à Verdun (coll. des descendants Darchy).

44. Romain Darchy de Sancerre : 408e RI, récits de guerre
44. Romain Darchy de Sancerre : 408e RI, récits de guerre

Romain Darchy et son frère Gabriel à Nice (coll. des descendants Darchy).

45. Romain Darchy de Sancerre : 408e RI, récits de guerre
45. Romain Darchy de Sancerre : 408e RI, récits de guerre

Romain Darchy à Verdun le jour de ses 22 ans (cote 304) (coll. des descendants Darchy).

46. Élie Achille Guinguand : poilu de Saint-Satur, récipiendaire de la médaille de Saint-Georges
46. Élie Achille Guinguand : poilu de Saint-Satur, récipiendaire de la médaille de Saint-Georges

(Élie Achille Guinguand arborant sa croix de Saint-Georges).

 

Élie Achille Guinguand naît le 8 mars 1879 à Saint-Satur (Cher). Il réside dans le lieu-dit de Fontenay, où il travaille comme brasseur de bière et producteur de limonade. Il vend sa production aux alentours, à l'aide de sa carriole à cheval.

Il est dans un premier temps dispensé, car il a un frère mort au service militaire. Puis, il est finalement incorporé au 21e RI de Langres (Haute-Marne) le 14 novembre 1900. Il est versé dans la réserve le 25 septembre 1901.

A la mobilisation en août 1914, il est affecté au 61e RI Territorial de Cosne (Nièvre). Le 26 octobre, il est muté au 95e RI. Élie sert comme brancardier et a l'occasion de s'illustrer en allant chercher, sous le feu de l'ennemi, en rampant hors des tranchées, un soldat anglais blessé. Pour cet acte de bravoure, il est décoré par la Russie de la médaille de Saint-Georges le 16 mars 1915. Cette attribution fait partie d'un contingent de décorations russes dont la liste des récipiendaires est parue au Journal Officiel du 13 avril 1915. Dans tous les documents concernant l'attribution de cette décoration, son nom apparaît mal orthographié (GUINGAMP).

Le 26 août, Élie est transféré au Service automobile et affecté comme conducteur à l'Ambulance américaine de campagne n°1 du 6 septembre au 27 décembre. Le 28 décembre, il est affecté à la 3e section du parc automobile de réserve n°4. Le 29, il reçoit l'ordre d'intégrer la section automobile TM 17 R (Transport de Matériel 17 Routière). Il est démobilisé le 3 février 1919.

Après-guerre, Élie devient agriculteur. Il exploite un verger (pommes, noix) et un peu de vigne.

Etonnamment, en 1933, sa carte du combattant lui est retirée. Il doit écrire une lettre de réclamation au préfet du Cher afin qu'elle soit rétablie.

L'ensemble des documents présentés sur cette page fait partie d'une donation effectuée par Mme Monique Cousin, dont Élie Guinguand est le grand-père paternel : 

J 2882 Première Guerre mondiale, documents d'Élie Guinguand : correspondance, fascicule de mobilisation, livret individuel, autorisation de ramasser du cuivre et du plomb, lettre de félicitation, citation, carte du combattant, extrait de livret individuel, ordre général et diplôme d'attribution [en Russe] de la médaille de Saint Georges, traduction sommaire dudiplôme, certificat de présence sous les drapeaux, photographies, portrait [dessin]. 1900-1935.

47. Élie Achille Guinguand : poilu de Saint-Satur, récipiendaire de la médaille de Saint-Georges
47. Élie Achille Guinguand : poilu de Saint-Satur, récipiendaire de la médaille de Saint-Georges

Portrait d'Elie Guinguand dessiné lors de son service militaire au 21e RI.

48. Élie Achille Guinguand : poilu de Saint-Satur, récipiendaire de la médaille de Saint-Georges
48. Élie Achille Guinguand : poilu de Saint-Satur, récipiendaire de la médaille de Saint-Georges

La médaille de Saint-Georges.

49. Élie Achille Guinguand : poilu de Saint-Satur, récipiendaire de la médaille de Saint-Georges
49. Élie Achille Guinguand : poilu de Saint-Satur, récipiendaire de la médaille de Saint-Georges

Diplôme d'attribution en Russe.

50. Élie Achille Guinguand : poilu de Saint-Satur, récipiendaire de la médaille de Saint-Georges
50. Élie Achille Guinguand : poilu de Saint-Satur, récipiendaire de la médaille de Saint-Georges

Diplôme d'attribution (traduction).

51. Élie Achille Guinguand : poilu de Saint-Satur, récipiendaire de la médaille de Saint-Georges
51. Élie Achille Guinguand : poilu de Saint-Satur, récipiendaire de la médaille de Saint-Georges

L'ordre général attestant de l'attribution de la décoration.

52. Élie Achille Guinguand : poilu de Saint-Satur, récipiendaire de la médaille de Saint-Georges
52. Élie Achille Guinguand : poilu de Saint-Satur, récipiendaire de la médaille de Saint-Georges

Ordre général d'étapes.

53. Élie Achille Guinguand : poilu de Saint-Satur, récipiendaire de la médaille de Saint-Georges
53. Élie Achille Guinguand : poilu de Saint-Satur, récipiendaire de la médaille de Saint-Georges

Autorisation de ramasser du cuivre et du plomb.

54. Élie Achille Guinguand : poilu de Saint-Satur, récipiendaire de la médaille de Saint-Georges
54. Élie Achille Guinguand : poilu de Saint-Satur, récipiendaire de la médaille de Saint-Georges

Lettre de félicitations du général Pétain.

55. Élie Achille Guinguand : poilu de Saint-Satur, récipiendaire de la médaille de Saint-Georges
55. Élie Achille Guinguand : poilu de Saint-Satur, récipiendaire de la médaille de Saint-Georges

Carte du combattant.

56. Georges Lamoureux : artilleur au 37e RAC
56. Georges Lamoureux : artilleur au 37e RAC

(Portrait de Georges Lamoureux).


Georges Lamoureux est né le 1er juillet 1895 à Meaulne (Allier). Avant-guerre, il réside à Montmarault (Allier) et exerce la profession de serrurier-mécanicien.

Devançant l'appel de sa classe, il s'engage pour la durée de la guerre le 6 octobre 1914, à Montluçon. Il est affecté au 37e RAC (régiment d'artillerie de campagne) de Bourges, où il remplit les fonctions d'observateur téléphoniste.

De 1916 à 1918, il tient un petit carnet où il note de manière succincte les évènements marquants, le tout ne représentant qu'un peu plus de 20 pages. Son récit commence le 17 mars 1916 lorsqu'il part de Bourges pour Sanzey (dans la Meuse, au nord de Toul).

La guerre se termine pour lui le 24 octobre 1918 quand sa pièce éclate. Il est blessé au visage et évacué le soir même sur l'hôpital n°47 de Chartres. Il est ensuite transféré à l'Hôpital n°50 pour être opéré d'un éclat dans la mâchoire, mais l'opération n'a finalement pas lieu. Il rejoint le dépôt de Bourges le 26 décembre après 15 jours de convalescence et 10 jours de permission. Il est finalement opéré le 6 août 1919 à l'hôpital militaire de Bourges. Il en sort le 24 avec un mois de convalescence et il est finalement démobilisé le 11 septembre 1919.

Blessé par trois fois, Georges Lamoureux est titulaire de la croix de guerre avec étoile d'argent et de la médaille militaire.

Après-guerre, il habite à Bourges et Arcachon et travaille comme serrurier ferronnier d'art.

Les documents présentés sur cette page font partie d'un don de Monsieur Jean-Paul Bernard (cote 5 Num 37). Georges Lamoureux est le grand-père maternel du donateur.


57. Georges Lamoureux : artilleur au 37e RAC
57. Georges Lamoureux : artilleur au 37e RAC

Georges Lamoureux en octobre 1917.

58. Georges Lamoureux : artilleur au 37e RAC
58. Georges Lamoureux : artilleur au 37e RAC

Georges Lamoureux et son frère Alexandre, officier au 32e BCA.

59. Georges Lamoureux : artilleur au 37e RAC
59. Georges Lamoureux : artilleur au 37e RAC

Souvenir de guerre.

60. Georges Lamoureux : artilleur au 37e RAC
60. Georges Lamoureux : artilleur au 37e RAC

Quartier Carnot, caserne du 37e RA (3 Num 8/5/7).

61. Georges Lamoureux : artilleur au 37e RAC
61. Georges Lamoureux : artilleur au 37e RAC

Une autre vue de la caserne (3 Num 15/34).

62. Louis Bedu et Pataud : l'artilleur et le chien
62. Louis Bedu et Pataud : l'artilleur et le chien

(Louis Bedu et son chien Pataud).

 

  • Une belle histoire d'amitié

Lorsque la guerre éclate en 1914, Louis Bedu est maréchal des logis chef à la 43e batterie du 37e RAC (régiment d'artillerie de campagne) de Bourges.

Son petit fils, Thierry Fandard, se souvient que son grand-père évoquait souvent le souvenir du chien Pataud, compagnon d'infortune en ces temps difficiles. Malheureusement, aucune date précise n'a subsisté dans sa mémoire.

Louis Bedu et ses camarades avaient recueilli Pataud, un de ces nombreux chiens qui erraient alors, abandonnés par leurs maîtres pris dans les tourments de la guerre. Il avait trouvé un foyer plein de chaleur et d'affection et était devenu un compagnon apprécié des poilus de la batterie. Pataud s'était particulièrement attaché à Louis Bedu. Ils apparaissent ensemble sur de nombreuses photographies.

Mais un jour, le chien disparaît. Grand émoi dans la batterie, on cherche Pataud sans résultat. Le fidèle ami aurait-il déserté ? Les poilus apprennent alors qu'une femme du village voisin se serait emparée de leur précieux compagnon. Derechef, ils se rendent en comité auprès de la mégère et effectivement, ils trouvent le brave Pataud attaché à un pied de la cuisinière. Celui-ci, tellement heureux de revoir ses amis, tire si fort sur l'entrave qu'il en entraîne la cuisinière pourtant bien lourde. La matronne tente de protester et clame bien haut qu'il s'agit de son animal ! Mais les poilus ne s'en laissent pas compter et lui rétorque que la réaction du chien prouve bien qu'il est à eux. Ils rentrent alors triomphalement au camp accompagnés de Pataud.

Plus tard, lors d'un déplacement de la batterie, Pataud est installé comme à son habitude à l'avant d'un véhicule, entre le conducteur et Louis Bedu. Soudain, la colonne est prise sous un tir d'artillerie. Pataud reçoit un éclat d'obus et meurt entre ses deux compagnons. Malheureuse fin pour ce fidèle ami qui attrista beaucoup l'ensemble de la batterie, et particulièrement Louis Bedu qui avait beaucoup d'affection pour lui.

  • Louis Bedu

Louis Bedu est né le 2 mai 1888 à Henrichemont (Cher). Il exerce brièvement la profession de clerc de notaire avant d'être appelé au service militaire qu'il effectue de 1909 à 1911 au 37e RAC de Bourges. Il choisit ensuite de rester à l'armée et se rengage. Il est nommé maréchal des logis en avril 1911. Louis se marie en 1912 avec Jeanne Plaut.

Lors de la Grande Guerre, Louis part au front avec son régiment. Il est promu maréchal des logis chef le 26 août 1914, puis adjudant en août 1915, et adjudant chef en avril 1916. Il est muté au 252e RAC le 1er avril 1917, puis au 272e RAC le 16 janvier 1918.

Titulaire de nombreuses décorations, Louis Bedu continue sa carrière militaire jusqu'en mai 1938, date à laquelle il prend sa retraite.

Responsable de la sécurité incendie de l'école de pyrotechnie, il participe aux côtés des pompiers de la ville à la lutte contre le feu qui ravage les Nouvelles Galeries de Bourges en septembre 1928. C'est sans doute en récompense de cette action qu'il reçoit en juin 1929 la médaille d'honneur pour acte de courage et de dévouement.

Les documents présentés sur cette page font partie d'un don de Monsieur Thierry Fandard (cote 5 Num 45).

5 Num 45 Première Guerre mondiale, documents de Louis Bedu : photographies, médaille militaire (sans épingle), croix de guerre, croix du combattant, médaille commémorative française, de la Grande Guerre, médaille de la Victoire dite interalliée, médaille de la Marne, médaille de Verdun, médaille des trois cités [Belgique, agrafe Diksmuide], diplômes [médaille militaire, médaille de la Victoire], médaille d'honneur pour acte de courage et de dévouement et diplôme (1914-1930) ; documents de Louise Bedu : cartes postales (1914-1916). 1914-1930

NB : Louise Bedu, la mère de Louis, est cuisinière à l'hôpital auxiliaire n°20 Sainte-Marthe d'Henrichemont (Cher). Cet établissement est situé dans l'école de jeunes filles, place de l'Hôpital. Quelques blessés qui sont passé dans cet établissement écrivent pour la remercier de la bonne cuisine qu'elle leur faisait.

63. Louis Bedu et Pataud : l'artilleur et le chien
63. Louis Bedu et Pataud : l'artilleur et le chien

Pataud et ses amis artilleurs.

64. Louis Bedu et Pataud : l'artilleur et le chien
64. Louis Bedu et Pataud : l'artilleur et le chien

L'incendie de Bourges où Louis Bedu s'est illustré (3 Num 10/10).

65. Louis Bedu et Pataud : l'artilleur et le chien
65. Louis Bedu et Pataud : l'artilleur et le chien

Les Nouvelles Galeries après l'incendie (6 Fi 638).

66. Louis Bedu et Pataud : l'artilleur et le chien
66. Louis Bedu et Pataud : l'artilleur et le chien

Diplôme de la médaille d'honneur pour acte de courage et de dévouement.

67. Louis Bedu et Pataud : l'artilleur et le chien
67. Louis Bedu et Pataud : l'artilleur et le chien

Un Pataud berrichon (3 Num 10/21).

68. Victor Mathieu : vétérinaire et député
68. Victor Mathieu : vétérinaire et député

(Portrait de Victor Mathieu).

 

Victor Mathieu est né le 4 avril 1878 à Orléans (Loiret). Titulaire d'un bac de lettres, il s'engage pour 3 ans au 30e RAC (régiment d'artillerie de campagne) le 20 octobre 1896. Mais il est envoyé dans la disponibilité le 19 septembre 1897. Il étudie à l'école vétérinaire de Lyon-Vaise (ouverte en 1762, première école vétérinaire du monde) jusqu'en 1901. Victor se marie le 10 décembre 1901 avec Marie Audebert à Vailly-sur-Sauldre, commune où il s'installe. Il se spécialise dans la chirurgie vétérinaire.

A la mobilisation, il rejoint comme vétérinaire titulaire la 52e Commission de réquisition. Le 8 août 1914, il est affecté au 37e RAC comme vétérinaire auxiliaire. A partir de cette date, il tient un journal de manière irrégulière et remplit les pages d'un petit carnet d'une écriture difficilement lisible. Son récit s'arrête en février 1916. Il note aussi des noms et des adresses, sans doute de camarades rencontrés tout au long du conflit. Il est ensuite muté au 2e régiment du Génie. Il effectue un séjour au Maroc car le 9 janvier 1917, il envoie une photo prise à Dar Bel Hami.

En 1928, Victor Mathieu est élu député. A la chambre il s'inscrit au groupe de l'union républicaine démocratique. Membre de la commission de l'hygiène, il s'intéresse particulièrement au problème des vétérinaires militaires. Il intervient également dans la discussion du projet de loi sur la viticulture et le commerce des vins. Il participe à l'élaboration de la loi sur la prophylaxie de la tuberculose des bovidés. De nouveau candidat aux élections législatives de 1932, il n'est pas réélu. Il se consacre dès lors à l'exercice de sa profession (source : dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 de Jean Jolly). Victor est fait Chevalier de la Légion d'honneur en 1933. Il décède le 5 avril 1957 à Paris.

Les documents présentés sur cette page font partie d'un don de Monsieur Christian Pouffarin (cote J 2883).


69. Victor Mathieu : vétérinaire et député
69. Victor Mathieu : vétérinaire et député

Victor Mathieu au deuxième rang à droite.

70. Victor Mathieu : vétérinaire et député
70. Victor Mathieu : vétérinaire et député

Dar Bel Hami, Maroc, 9 Janvier 1917 : Victor Mathieu est désigné par une croix.

71. Victor Mathieu : vétérinaire et député
71. Victor Mathieu : vétérinaire et député

25 ans de soins gratuits aux chevaux de la gendarmerie, 8 Août 1928.

72. Victor Mathieu : vétérinaire et député
72. Victor Mathieu : vétérinaire et député

Victor Mathieu à son bureau.

73. Victor Mathieu : vétérinaire et député
73. Victor Mathieu : vétérinaire et député

Une carte postale de sa femme.

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