Photographie d'Albert COLLET, 95e RI, sans mention de date ni de lieu (3 Num 19/55)
Albert COLLET est né le 5 juillet 1877 à Montargis (Loiret). Après le collège, il se rend à Paris fin 1895 où il entre au conservatoire de musique et de déclamation. En 1897, il s'engage et tente de concilier vie militaire et études musicales. Il abandonne finalement les études et se consacre à sa carrière militaire.
En 1906, après diverses affectations et promotions, Albert COLLET est chef de musique au 95e RI à Clermont-Ferrand. Cette même année, il se marie avec Marie Louise NOUSPIKEL de qui il a deux enfants. En février 1912, il est au Maroc et participe à la campagne militaire qui aboutit à la mise en place du protectorat. Il est évacué le 10 octobre 1912, victime de la dysenterie.
Au début de la Grande Guerre, Albert COLLET est souffrant et ne peut donc participer aux premiers combats. Ensuite, il dirige le dépôt du 95e à Vierzon du 20 mars 1915 au 18 février 1916. Le 2 mars 1916, Albert arrive au front à Verdun. Il coordonne l’approvisionnement en nourriture des premières lignes et dirige les brancardiers chargés de récupérer les blessés et de les évacuer vers les postes de secours. Suite à une blessure en septembre 1916 due à une chute de cheval, il quitte le front jusqu'au 12 décembre 1916. Il est de nouveau évacué pour maladie le 7 septembre 1917 et rejoint son unité le 30 octobre. Le 8 août 1918, à Branscourt (Marne), il est sérieusement gazé à l’ypérite mais reste à son poste. Cette belle conduite lui vaudra le 21 août une citation à l'ordre de la brigade. Évacué, il participe à son retour au front aux derniers combats, notamment devant la Hunding Stellung.
Albert COLLET rejoint le dépôt du 95e RI le premier septembre 1919. Maintenu en activité avec une pension provisoire, il a le tympan gauche et les osselets détruits. De 1919 à 1930, la musique du 95e est souvent sollicitée, notamment lors de l’inauguration des monuments aux morts dans les communes proches de Bourges. Il est rayé des contrôles de l’activité le 15 novembre 1930 et se retire à Bourges.
Albert COLLET s’installe définitivement à Vierzon au début des années trente. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est chef d’îlot de défense passive. Comme l'immense majorité des Français au début, cet ancien combattant fait confiance au Maréchal Pétain pour guider le pays. Il se replie ensuite sur son cercle familial et ne se préoccupe que d'affronter un quotidien fait de restrictions et de privations.
Après la guerre, Albert COLLET reprend ses activités musicales en créant un quatuor à cordes et en composant. Il donne aussi des cours particuliers ou collectifs à l’école professionnelle. Il est par ailleurs chef de musique de la Lyre Vierzonnaise (puis Lyre Municipale) entre 1935 et 1945. Albert Collet décède le 11 décembre 1963. Pour honorer son travail et sa mémoire, la ville de Vierzon a baptisé son auditorium "Albert COLLET".